La première conférence nationale des architectes algériens s'est tenue, hier, au complexe de la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda. Inscrite sous le thème « Nouvelle vision de la profession d'architecte », cette rencontre a regroupé plusieurs spécialistes représentant les 48 wilayas du pays pour débattre de la question relative à la pratique de ce métier. Selon Mme Aïcha Ouada, SG du Conseil national des architectes, il est important de débattre de la question par rapport à l'exercice du métier d'architecte dont la mission est de satisfaire l'intérêt commun tout en participant à redynamiser le secteur économique à travers les projets lancés. Dans ce contexte, elle a précisé qu'actuellement un problème se pose au sein de la corporation des architectes. Il s'agit de l'absence de textes définissant le maître d'œuvre et le maître d'ouvrage. « Un texte réglementaire doit être établi pour définir les missions de tout un chacun et le premier concerné est bien l'architecte porteur de projets depuis sa conception jusqu'à sa réalisation », a-t-elle expliqué. « L'architecte a un rôle prépondérant qui est celui de fondateur dans tous les domaines dans la mesure où il est créateur d'un cadre de vie », a-t-elle précisé. S'adressant à un parterre d'experts, Mme Ouada a précisé que « le métier ne peut être valorisé que par la commande publique pour répondre aux différents besoins et permettre de développer une multitude de projets tout en émergeant la créativité dans le cadre de l'innovation ». Soucieux d'apporter leur apport à l'édifice du programme national engagé par le secteur de l'habitat, les architectes, qui ont pris part à cette rencontre, n'ont pas manqué de mettre en exergue leurs conditions de travail qualifiées de « contraignantes et lourdes en matière de responsabilité sur les plans de la construction et de la production architecturale ». Raison pour laquelle la rencontre d'hier a permis aux architectes de débattre des questions les plus sensibles qui peuvent améliorer leur profession. Selon Mme Ouada, les architectes réfléchissent à la mise en place d'un règlement de concours pour mettre en place un cahier des charges leur permettant (tous les architectes, du débutant au professionnel) de développer leur savoir-faire. « Cela doit se faire en collaboration avec le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme qui constitue le plus grand pourvoyeur de projets », dira-t-elle. Elle a appelé par la même occasion, à la mise en place d'un texte réglementaire pour définir les missions de chacun concernant la maîtrise d'œuvre, sa mission, ses obligations, ses droits et devoirs. « Comment peut-on faire de la production architecturale sachant que la demande est quantitative et le délai de réalisation très court ? », s'est interrogé M. Baâli, représentant des architectes de la wilaya de Tlemcen. Selon lui, « la production architecturale est un travail de conception par des spécialistes qui doivent faire ressortir les valeurs culturelles. Des programmes colossaux sont engagés par l'Etat en matière de construction, mais dans un délai très serré ». Qu'en est-il du volet qualité ? « La précipitation dans le travail ne peut donner de résultats concluants, encore moins un travail de qualité », a-t-il déploré. Pour lui, il est impératif de donner plus de temps pour réaliser des constructions conformes aux normes et diversifiées. Cela dit, les participants ont insisté sur la nécessité de faire participer les architectes dans les projets d'intérêt public, souligant qu'ils demeurent « les principaux acteurs dans le secteur de l'habitat ».