Les deux journées-débats, organisées ce week-end à Bejaia par l'Ordre des architectes de Béjaïa autour du thème de «L'exercice de la profession d'architecte et de la qualité de la production architecturale» ont été une occasion pour plusieurs intervenants venus de plusieurs villes du pays d'exprimer leurs inquiétudes quant au processus actuel qui préside à la production architecturale, là où la maîtrise d'oeuvre intervient dans des conditions très défavorables et complètement déréglées par rapport à ce qu'ont prévu les textes réglementaires à l'endroit de la mission de l'architecte et des modalités de sa rémunération. Cette incongruité qu'ils mettent sur le compte d'une sorte de fuite en avant des responsabilités de différents maîtres de l'ouvrage (DUC, DLEP, OPGI et autres...), quant à leur rôle et devoir de mettre les architectes dans des circonstances meilleures et, à la limite, conformes à l'esprit de l'arrêté interministériel n°17 de 1988 que certains, dans leurs interventions, considèrent déjà comme étant à revoir parce que inadapté à la réalité d'aujourd'hui. Les architectes, toutes générations confondues, ont eu à déplorer la situation générale dans laquelle, tout en assumant ce qui leur incombe comme part de responsabilité dans la production de nos villes et paysages urbains, et impliquent les pouvoirs publics qui détiennent les leviers et qui «règlent» en amont les chances d'aboutir à une production architecturale qualitative. Des riches débats ont marqué cette rencontre. Les intervenants, dont les membres du conseil national à savoir la présidente Mme Bouhired, Mr Ladjouz, président du Conseil local d'Alger et Djamel Djemai membre de cette organisation, ont énuméré les recommandations qui seront adressées aux autorités concernées. De la mise de la pratique de maîtrise d'oeuvre dans des conditions favorables à la créativité en appliquant l'arrêté interministériel n°17 dans l'esprit qui a présidé à sa promulgation jusqu'à la mise en place et l'animation des comités d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement de wilaya en passant par un dispositif assurant de meilleures conditions d'élaboration et d'approbation de POS et PDAU, la réglementation de la mission d'aménagement à introduire dans les missions de l'architecte, l'accord des délais plus adaptés à la maturation des projets dans la phase «études» tous corps d'état et enfin un dispositif plus rigoureux pour le choix de l'entreprise de réalisation des projet, autant de recommandations retenues. En marge de cette rencontre, le conseil national de l'Ordre des architectes s'est réuni en session extraordinaire pour arrêter définitivement les prérogatives des délégations de wilaya de l'Ordre des architectes, structures jusque-là inexistantes et en cours d'installation dans toutes les wilaya du pays.