Nécessité - L'architecte doit s'imposer, la formation ne doit plus être banalisée et les textes juridiques doivent être revus. C'est ce qui ressort de la conférence nationale de deux jours des architectes algériens, tenue, par le Conseil national de l'ordre des architectes (Cnoa), au complexe de la Mutuelle des matériaux de construction, de Zéralda, en présence du représentant du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, des architectes, des bureaux d'études et de tous les acteurs en relation avec le métier. Le président du Cnoa, Ben Boulaïd, a mis l'accent sur la révision des textes juridiques en relation avec la profession d'architecte .Il estime qu'ils sont dépassés et devraient être actualisés. Du même avis, la S.G du Cnoa, Aicha Ouada ,appelle à la révision de l'article 555 du code civil, qui rend l'architecte responsable de tous les désordres qui peuvent surgir ,même s'ils proviennent du sol dont l'étude est faite par le laboratoire conjointement avec l'entrepreneur, mais «c'est l'architecte qui est pointé du doigt et responsabilisé». L'architecte Mebrouk Salah de Batna, qui fait partie de la 1ere promotion de l'école d'architecture (Epau) d'Alger en 1976, estime que la politique de l'architecture en Algérie devrait être du ressort exclusif des architectes «Nous n'avons jamais eu un ministère de tutelle», nous a-t-il déclaré en marge de la rencontre, estimant que «c'est la corporation des architectes qui est responsable de la situation actuelle, personne d'autre . Il faut qu'elle occupe le terrain» et d'ajouter «l'architecte doit s'imposer. Il faut cesser cette expression «le wali a dit le ministre a dit» . Il faut apprendre à refuser cette façon de faire. A-t-on déjà vu un wali aller voir un chirurgien pour lui dire comment faire son opération chirurgicale ?». Le même architecte constate que la formation de l'architecte, a été banalisée en Algérie. Or, ce métier est d'une extrême importance. «L'architecture et l'environnement influent sur le mental des gens . Par exemple, au niveau des cité dortoirs où il y a la mal vie, cela se répercute sur le comportement des gens . Il faut codifier la rémunération qui ne doit pas être le critère de sélection des architectes qui doivent se mettre au boulot, pour travailler étroitement avec les autorités locales et pour prendre des textes qui sont en accord avec le réel» a-t-il repris, voyant que toute construction inachevée n'a pas de raison d'être «ou bien on a les moyens dès le début pour terminer un ouvrage ou pas. On exige de l'algérien le permis de construire qu'il a acquis après un parcours du combattant, mais le concerné construit finalement comme il veut». Il ajoute aussi «Il faut que l'architecte qui dessine un ouvrage, le suive jusqu'à la délivrance des certificats de conformité avec le conditionnement des branchements de réseaux (gaz et électricité) comme cela se fait en Tunisie et au Maroc. Il faut que les textes obligent l'auto constructeur à se conformer au plan de l'architecte». Cette rencontre ,où les difficultés et les problèmes du métier ont été débattus, sera une plateforme pour la préparation des assises du congrès extraordinaire du Cnoa, prévu durant la prochaine saison estivale.