Les touareg du MNLA qui occupent une partie du Nord-est du Mali seraient prêts au dialogue pour faire recouvrer l'intégrité territoriale du pays, a estimé vendredi à Paris le président malien de transition, Dioncounda Traoré. Au sortir d'une audience que venait de lui accorder le président français François Hollande à l'Elysée, il s'est dit "sûr que ce mouvement de libération du peuple Azawad, était "prêt à un dialogue sincère", à deux mois des élections prévues dans ce pays. Selon le président malien de transition, la situation "n'est pas bloquée du tout" avec le MNLA. "Je ne sais pas trop le contenu que mettent les uns et les autres dans le mot autonomie, mais je suis certain que, dans la décentralisation que nous envisageons, chacun y trouvera son compte", a-t-il assuré, affirmant que le MNLA est prêt à s'engager dans un "dialogue sincère et profond avec le reste du Mali". "Le MNLA est constitué de Maliens, de compatriotes à nous auxquels nous avons réservé un traitement différent de celui réservé aux djihadistes, et avec lesquels nous allons dialoguer, discuter", a-t-il assuré, appelant à "ne pas s'accrocher à des termes tels qu'autonomie". Jeudi, dans une interview à Euronews, le président malien de transition s'est montré hostile à toute indépendance du nord du pays au profit des rebelles touareg, affirmant toutefois que "si la décentralisation est mise en œuvre correctement, tout le monde y trouvera son compte". Dans une conférence de presse animée le même jour, le président français est resté ferme sur la tenue d'élections prévues en juillet par la feuille de route adoptée par Bamako : "Je suis attaché à ce que les élections se tiennent à la date prévue". Cependant, il a de nouveau précisé que le scrutin devait se tenir sur l'ensemble du territoire "pour qu'il ne soit pas contesté". Le Mali est, depuis le début de l'année, en proie à une guerre civile après l'auto-proclamation par des forces djihadistes de l'indépendance du Nord du pays. Devant une telle situation, les autorités de Bamako ont fait appel à la France dont les forces militaires s'y sont engagées le 11 janvier afin de repousser ces forces qui menaçaient l'intégrité territoriale du pays.