Le président malien de transition, Dioncounda Traoré, a estimé vendredi que les touareg du MNLA, qui occupent une partie du Nord-est du Mali, seraient prêts à s'engager dans un "dialogue sincère et profond", à deux mois d'une présidentielle jugée cruciale pour l'avenir de ce pays du Sahel. L'annonce de M. Traoré a été faite à l'issue d'une audience que venait de lui accorder le président français François Hollande à l'Elysée. Selon le président malien, la situation "n'est pas bloquée du tout" avec le Mouvement nationale de libération de l'Azawad (MNLA). "Je ne sais pas trop le contenu que mettent les uns et les autres dans le mot autonomie, mais je suis certain que, dans la décentralisation que nous envisageons, chacun y trouvera son compte", a-t-il assuré, affirmant que le MNLA est prêt à s'engager dans un "dialogue sincère et profond avec le reste du Mali". La veille, M. Traoré avait affiché sa disposition à dialoguer avec le MNLA qui occupe toujours Kidal (nord-est), tout en excluant une autonomie du Nord du Mali. "Nous sommes obligés de parler avec le MNLA, de dialoguer avec eux, parce que ce sont des compatriotes, des Maliens et dès lors que nous parlons d'intégrité territoriale et d'unité nationale, par définition, nous sommes obligés de parler avec tous les Maliens, de dialoguer avec tous les Maliens", avait-il assuré sur l'antenne d'Euronews. "Ceux qui sont à Kidal, qui s'intitulent aujourd'hui MNLA - nous sommes conscients que sous le signe MNLA aujourd'hui, il y a bien plus que le MNLA originel, il y a des transfuges d'Ansar Dine - mais pour peu qu'ils renoncent à leurs velléités indépendantistes, qu'ils s'engagent à respecter la laïcité de l'Etat, qu'ils s'engagent également dans le processus électoral, nous sommes prêts à parler avec eux sur toutes les autres questions qui peuvent les intéresser", avait-il poursuivi. Quant à la possibilité d'une autonomie d'une partie du Nord du Mali, M. Traoré a exprimé son opposition à cette idée : "Nous n'allons pas jusque là, nous pensons que dans notre processus de décentralisation existent tous les éléments pour régler la question du Nord. Si la décentralisation est mise en oeuvre correctement, tout le monde y trouvera son compte", avait-il promis. Plus de 25 milliards d'euros d'aide pour la relance du Mali- Au moment où le pays s'apprête à organiser la présidentielle, dont le premier tour est prévu le 28 juillet, une date confirmée vendredi par le président Traoré, une conférence de pays donateurs a réussi à mobilisé mercredi à Bruxelles environ 3,25 milliards d'euros pour aider le Mali à relancer son économie et ses institutions après la guerre. "Plus de 3,250 milliards d'euros ont pu être mobilisés à l'occasion de cette conférence", avait déclaré le président Hollande en clôture de la réunion. Ce montant est supérieur aux objectifs des organisateurs de la conférence l'Union européenne, la France et le Mali- qui ambitionnaient de lever 1,96 milliard d'euros, soit 45% du budget de 4,34 milliards du Plan pour la relance durable du Mali 2013-2014. Le président de transition malien a chaleureusement remercié les 108 pays et institutions ayant participé à la conférence de Bruxelles. "Nous sommes tous ensemble pour la reconstruction du Mali. Tous ensemble pour la relance du Mali", s'est-il félicité. La contribution des pays donateurs doit permettre aux autorités de transition de Bamako de financer le Plan pour la Relance durable du Mali (PRED), destiné à remettre en marche le pays sur deux ans (2013-1014). L'essentiel du financement de ce plan, évalué à 4,34 milliards d'euros, doit être assuré par le budget interne malien.