Le Premier ministre de la République démocratique du Congo (RDC), Augustin Matata Ponyo s'est «réjoui» hier de la création par l'ONU d'une brigade d'intervention chargée de neutraliser les groupes armés opérant dans l'Est du pays, «qui pourra imposer la paix», a-t-il dit. «La RDC se réjouit de ce vote qui marque un tournant décisif pour le rétablissement de la paix et de la sécurité dans les Kivus», régions de l'est du pays, affirme M. Matata Ponyo dans un communiqué. Il remercie «la communauté internationale, notamment la France et les Etats Unis, pour le soutien apporté à ce texte et au déploiement de la brigade d'intervention qui pourra imposer la paix». Pour le chef du gouvernement congolais «une Monusco (mission des Nations unies pour la maintien de la paix au Congo) plus robuste, c'est le début de la fin des groupes armés et un signal très clair envoyé à ceux qui les soutenaient. Cette époque doit être révolue». L'est de la RDC est depuis vingt ans le théâtre d'affrontements armés qui ont provoqué d'énormes mouvements de population. Depuis prés d'un an un mouvement rebelle appelé M23 y affronte l'armée gouvernementale avec - selon Kinshasa et les Nations unies - le soutien du Rwanda et de l'Ouganda, ce que ces deux pays nient. La brigade d'intervention rapide créée par l'ONU, dont l'importance n'a pas été précisée dans la résolution du Conseil de sécurité, devrait compter plus de 2.500 hommes chargés de «mener des opérations offensives et ciblées» afin de «stopper le développement de tous les groupes armés, (les) neutraliser et les désarmer». En novembre 2012, le M23 a occupé pendant une dizaine de jours la capitale régionale, Goma, avant de se retirer en échange de l'ouverture de négociations avec le gouvernement congolais. Ces discussions se poursuivent à Kampala et devraient aboutir rapidement à un accord après que le M23 se soit divisé. Plus d'une dizaine d'autres groupes armés ont entre-temps proliféré dans la région, profitant de la focalisation des combats entre armée régulière et M23.