Amnesty international France (AIF) atteste que les autorités marocaines imposent des "restrictions à la liberté d'expression" et ont engagé "des poursuites" contre des détracteurs de la monarchie et des institutions étatiques, indique cette Ong dans son rapport 2013, sur la situation des droits humains dans le monde. Dans ce rapport présenté lors d'une conférence de presse animée mercredi soir par sa présidente Geneviève Garrigos et son directeur général, Stephan Oberreit, AIF rapporte qu'en août dernier, la police marocaine a eu recours à "une force excessive" envers des citoyens marocains qui protestaient devant le parlement à Rabat contre une cérémonie annuelle commémorant l'accession du roi au trône. Elle a ajouté aussi qu'en novembre dernier la police a encore fait usage d'une force "excessive" pour empêcher des membres du Mouvement du 20 février de manifester devant le parlement. L'Ong a indiqué également que de "nouvelles informations ont fait état d'actes de torture et de mauvais traitements" infligés notamment à des personnes détenues "aux fins d'interrogatoire par des agents de la Direction de la surveillance du territoire (DST)". Elle a alors rappelé qu'à la suite de sa visite au Maroc, en septembre dernier, le rapporteur spécial des Nations-Unies sur la torture a fait observer que les actes de torture "étaient plus répandues lorsque les autorités marocaines considéraient que la sécurité nationale était menacée" et que les allégations de torture "débouchaient rarement" sur la poursuite à l'encontre des auteurs. Le Conseil national des droits de l'homme (Cndh) a signalé en octobre dernier que les membres du personnel pénitentiaire "continuaient de maltraiter les détenus et que ces agissements faisaient rarement l'objet d'enquêtes, a en outre soutenu AIF dans son rapport. Par ailleurs, AIF a déploré que les autorités marocaines n'aient toujours pas mis en £uvre les recommandations émises en novembre 2005 par l'Instance équité et réconciliation, qui avait récemment demandé aux autorités de ratifier le statut de Rome de la Cour pénal international (CPI) et de "permettre aux victimes d'atteintes graves aux droits humains" commises entre 1956 et 1999 d'avoir accès à la justice. Au sujet de la situation des migrants et demandeurs d'asile au Maroc, l'Ong a rappelé que lors de sa visite en septembre, le rapporteur spécial des Nations-Unies sur la torture avait signalé que "les actes d'agression, les violences sexuelles et d'autres formes de mauvais traitements" envers les migrants en situation irrégulière "étaient en augmentation" et qu'il avait prié les autorités marocaines d'enquêter sur les informations faisant état de violences contre les migrants subsahariens et de prévenir le renouvellement de ces pratiques.