Le président de la Ligue du football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, a déploré jeudi le retard accusé dans l'application des mesures d'accompagnement du professionnalisme en Algérie décidées par l'Etat dans le cadre de la loi de finances de 2010. "Il est regrettable qu'après trois années du lancement du professionnalisme, les mesures décidées par l'Etat dans le cadre de la loi de finances 2010 n'ont pas encore été appliquées dans leur majorité", a déclaré le président de la LFP lors du forum du journal El Moudjahid. La Fédération algérienne de football (FAF) avait décidé d'instaurer le professionnalisme dans le football national lors de l'été 2010, un statut adopté par 32 clubs, entraînant la création de deux championnats professionnels (Ligues 1 et 2). Les pouvoirs publics avaient décidé alors d'accompagner les clubs concernés pour les aider dans la réussite de l'expérience pendant au moins 5 ans, et c'est dans ce cadre là que la loi de finances de 2010 avait prévu certaines mesures au profit de ces formations. "Il a été décidé entre autres, l'octroi d'assiettes de terrain aux 32 clubs passés au mode professionnel, servant à abriter leurs centres de formation respectifs, et dont la construction devra être prise en charge à hauteur de 80% par l'Etat, l'octroi de la somme de 100 millions de dinars pour chaque club, ainsi que la couverture des dépenses de ces clubs dans certains volets comme le transport et les salaires des entraîneurs des jeunes catégories, or jusque là, pratiquement rien n'a été fait", a regretté Kerbadj. Cependant, le président de la LFP a reconnu que le professionnalisme en Algérie ne devait pas commencer avec 32 clubs comme c'est le cas actuellement, ce qui a donné lieu à cette situation des plus délicates que vit le projet depuis son lancement. "Certains clubs ont même regretté d'avoir opté pour ce mode de gestion, car ils se sont retrouvés perdants sur toute la ligne, en ce sens que la loi ne permet pas aux sociétés sportives par actions (SSPA) de bénéficier de subventions étatiques", a expliqué Kerbadj. Il a, en outre, encouragé les clubs, notamment ceux de la Ligue 2, qui s'estiment incapables de rester dans le professionnalisme à redevenir amateur, sans craindre pour leurs places respectives dans ce palier de la compétition. "J'ai bien apprécié la position de l'USMM Hadjout, le nouveau promu en Ligue 2, qui a clairement signifié son désir de garder son statut de club amateur", a affirmé le premier responsable de l'instance dirigeante des championnats de Ligue 1 et 2.