Mahfoud Kerbadj, le président de la Ligue du football professionnel (LFP), a déploré, mardi à Alger, le retard accusé par les pouvoirs publics dans l'application des mesures d'accompagnement du professionnalisme en Algérie décidées par les hautes autorités du pays, estimant que cela pourrait «diminuer les chances de la réussite de l'expérience». «ça fait presque deux années depuis l'annonce des mesures d'accompagnement du professionnalisme dont devaient bénéficier les 32 clubs de la Ligue 1 et 2, sans pour autant que l'essentiel de ces mesures soit appliqué sur le terrain», a indiqué le président de la LFP, à l'APS, à l'issue des travaux de la première assemblée générale ordinaire de sa structure, tenue à l'hôtel Sheraton. 32 clubs sont passés, depuis l'été 2010 à un nouveau système de gestion, en créant des sociétés sportives et commerciales. Un passage vers le professionnalisme dicté notamment par des instructions de la Fédération internationale de football (FIFA). Les pouvoirs publics en Algérie s'étaient engagés à contribuer pour la réussite de cette opération en décidant une série de mesures visant à aider les clubs en question à réussir leur passage vers le professionnalisme. «Si nous prenons comme exemple les promesses faites aux 32 clubs professionnels de bénéficier d'assiettes de terrain pour la construction de leurs centres de formations respectifs, nous pouvons constater que ces promesses tardent toujours à se traduire sur les faits. Ils ne sont d'ailleurs que 5 clubs sur les 32 concernés à avoir bénéficié des actes de propriétés de leurs assiettes», a fait savoir Kerbadj. Le président de la LFP, qui a vu son bilan moral et financier adopté à l'unanimité, accorde une importance particulière à ce volet, d'autant plus que, selon ses dires, «la réussite de l'expérience professionnelle en Algérie passe obligatoirement par la création de centres de formation dans tous les clubs professionnels». «Tant que les clubs n'ont pas leurs propres centres de formation, on ne peut pas parler de professionnalisme en Algérie. Je préfère ne pas accorder d'enveloppes financières aux équipes des deux Ligues professionnelles, mais les aider à bénéficier de leurs centres de formation, car le but recherché dans le passage de notre football vers le professionnalisme, est notamment de développer le sport roi en Algérie, en permettant l'émergence de jeunes talents ayant acquis une formation aux normes mondiales», a-t-il expliqué. Le premier responsable de la LFP s'est engagé, en outre, à «continuer à œuvrer» pour l'application des mesures d'accompagnement du professionnalisme en Algérie «dans les meilleurs délais», même s'il reconnaît que ses positions dans ce sens «commencent à déranger certains», a-t-il poursuivi. Commentant l'adoption à l'unanimité, par les membres de l'AG de la LFP, de son rapport de gestion relatif aux six premiers mois de son exercice (3 juillet-31 août 2011), Kerbadj s'est dit «très honoré» par l'attitude des membres de l'AG, L'assimilant à «un soutien» de leur part à sa personne. Il a réclamé, néanmoins, «plus de temps» pour «mettre en application le programme» pour lequel il a été élu à la tête de la LFP le 3 juillet 2011. La LFP sera plus sévère sur le respect des cahiers des charges. Dans la foulée, l'ancien président du CR Belouizdad a annoncé que sa structure sera «plus sévère» la saison prochaine en matière d'homologation des stades appelés à abriter les rencontres des deux ligues professionnelles. «Pour cette saison, on a fermé l'œil sur plusieurs lacunes constatées dans les stades qui accueillent les rencontres de deux Ligues professionnelles, mais la saison prochaine nous allons appliquer les mesures en la matière retenues dans le cahier des charges avec toute la rigueur voulue», a-t-il averti. Evoquant les accusations lancées par le président de l'USM El Harrach, Mohamed Laib, à l'encontre de la direction du CS Constantine, coupable, selon ses dires, d'avoir «tenté de soudoyer» l'un de ses joueurs avant le match des deux équipes samedi dernier (victoire du CSC, 0-1) pour le compte de la 20e journée de la Ligue 1, Kerbadj a fait savoir qu'il se penchera sur cette affaire, précisant que Laib «sera interpellé pour apporter les preuves matérielles de ses accusations». Enfin, questionné sur le rôle que pourrait jouer la LFP pour arrêter la valse des entraîneurs en Algérie, d'autant qu'elle a pris d'autres proportions cette saison, selon les observateurs, le président de la LFP a reconnu que son instance «n'a aucun pour pouvoir de décréter des lois ou règlements visant à endiguer ce fléau», a-t-il conclu.