L'élaboration d'un corpus de connaissances en autisme, la promotion de la recherche en la matière et le diagnostic précoce ont été fortement recommandées, dimanche à Oran à la faveur d'une rencontre inter-associative sur l'autisme. La première vice-présidente du comité des droits de l'enfant l'Union africaine (UA), Mme Fatima Zohra Sbaa Delladj a évoqué la méconnaissance, aussi bien en Algérie qu'en Afrique, de cette maladie difficile à diagnostiquer, qui touche généralement les enfants. Lors de cette rencontre organisée par l'association "Ihssane" d'aide aux inadaptés mentaux de la wilaya de Mascara, Mme Sbaa-Delladj, également psychologue, a estimé qu'il existe une ignorance et une incompréhension de l'ampleur du problème dans les pays africains, y compris l'Algérie. Exposant les différents articles de la Convention internationale des droits de l'enfants (CIDE) et de la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant que l'Algérie a signée et ratifiée, relatifs aux droits à l'éducation, à la formation, à l'intégration sociale, à l'emploi et aux soins de santé, l'experte a souligné qu'il est impératif d'agir face aux malheurs de ces enfants et leurs familles. "Il faut actualiser les contenus de la formation des professionnels liés à l'autisme, afin d'arriver à établir des diagnostics précoces de cette maladie", a-t-elle souligné faisant remarquer que dans certains pays ces diagnostics sont effectués dès la naissance de l'enfant. "Il faut accentuer les recherches en la matière et pourquoi pas créer une spécialité en LMD qui s'occupe d'autisme. La recherche pourra nous prévenir de beaucoup de choses", a-t-elle déclaré. Les capacités d'accueil des établissements spécialisés en la matière doivent être renforcés, les services diversifiés et les familles des enfants autistes accompagnées, a ajouté la psychologue. Le mouvement associatif est tenu également de participer activement à la prise en charge des enfants autistes qui doit être pluridisciplinaire, ont également recommandé des psychologues, éducateurs et spécialistes. Pour sa part, Mme May Ahmed Ali Radwane, spécialiste en autisme (Egypte) a mis en exergue l'importance du diagnostic précoce dans la prise en charge, à travers l'exposition de deux cas, l'un diagnostiqué à 2 ans et l'autre à 15 ans. "La réactivité n'est pas du tout la même. La première personne a pris un temps court pour redevenir, plus au moins, normale. Elle discute, elle joue, elle est pratiquement redevenue normale. L'autre, qui était hyperactive, a pris beaucoup de temps pour avoir les premières réactions et obéir aux ordres", a-t-elle expliqué. Dans ce cadre, elle a souligné "que diagnostiquer précocement veut dire que l'enfant redeviendra normale plus rapidement". Lors de cette rencontre, des expériences douloureuses de parents d'enfants autistes ont été exposées