Une experte de l'ONU a appelé vendredi tous les pays à élargir leur perception de la traite des êtres humains afin d'inclure tous les aspects de ce fléau, en particulier les facteurs social, économique, culturel et juridique. ''Le trafic d'organes, l'exploitation sexuelle, les adoptions illégales, les mariages forcés, la mendicité, l'exploitation de la main-d'œuvre sont tous des facteurs qui alimentent la traite des personnes'', a indiqué la Rapporteure spéciale sur la traite des êtres humains, Joy Ngozi Ezeilo, devant le Conseil des droits de l'homme. En effet, a-t-elle expliqué, les mesures prises par les Etats pour décourager la demande sont souvent axées sur la demande aux fins d'exploitation sexuelle, en particulier des femmes et des jeunes filles, et négligent d'autres aspects, tels que la demande pour une main-d'œuvre exploitée et la vente d'organes. Les Etats, a-t-elle insisté, ont la responsabilité de protéger les droits humains contre tout abus, en particulier ceux des personnes exploitées par des entreprises commerciales et des groupes criminels. Mme Ngozi Ezeilo a également appelé les gouvernements à faire en sorte que les entreprises commerciales placées sous leur juridiction respectent les droits de l'homme et prennent les mesures qui s'imposent pour éliminer l'exploitation des personnes, et ce, indépendamment de la taille, du secteur, de la structure et du propriétaire de l'entreprise. Les entreprises ''sont des partenaires importants dans la lutte contre la traite des êtres humains'', poursuivit la Rapporteure spéciale, ajoutant que dans la majorité des affaires qui lui ont été soumises, les acteurs privés se livraient fréquemment à l'exploitation de main-d'œuvre. La traite des êtres humains est pratiquée dans un grand nombre de secteurs économiques, tels que l'agriculture, la construction, le textile et l'agroalimentaire'', avertit Mme Ngozi Ezeilo.