«La priorité donnée à la lutte contre l'immigration irrégulière, la chasse aux sans-papiers et la rareté des régularisations, privent les migrants des moyens de faire respecter leurs droits», souligne le rapport de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (Cncdh), sur la traite et l'exploitation des êtres humains en France. Des hommes, des femmes et des enfants à la recherche d'une terre de paix et de légalité se retrouvent, très souvent, prisonniers de leurs propres choix, de leurs illusions et de leurs espoirs, qui très vite, se transforment en désespoir et les mènent à faire les pires choses, les actes les plus rabaissants qui existent, car ils ne sont plus maîtres de leur destin, mais à la merci de mafieux qui ne cherchent qu'à tirer profit des brèches que leur accordent leur autorité. Le travail fourni par la Cncdh analyse, de manière approfondie la façon dont sont appréhendées les multiples formes que prennent, dans la France d'aujourd'hui, traite et exploitation: travail forcé, servitude, esclavage, y compris la délinquance forcée, exploitation de la prostitution, de la mendicité, des travailleurs domestiques ou agricoles. Ce rapport expose surtout, et de manière très claire, la façon dont les étrangers sont placés et maintenus dans une situation de vulnérabilité les exposant particulièrement à la traite et l'exploitation. «Le statut particulièrement précaire que connaissent certaines catégories de travailleurs migrants les place dans un rapport de force inégalitaire avec leurs employeurs», constate également le document, avant de poursuivre que les failles dans la prise en charge des mineurs étrangers isolés, à la frontière ou sur le territoire national, les maintiennent dans une situation de vulnérabilité propice à leur traite ou exploitation. Le rapport de la Cncdh corrobore ainsi les analyses du Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti) et d'un nombre croissant de chercheurs et militants qui affirment que les politiques répressives en matière d'immigration constituent en fait «un obstacle majeur à la protection des victimes de la traite et de l'exploitation des migrants, et sont même un facteur structurel de ces pratiques». Il rappelle qu'un des aspects incontournables de la lutte contre ces phénomènes réside dans la «protection effective des personnes qui en sont victimes ou sont menacées de l'être». Ainsi, «les seules véritables réponses aux phénomènes de traite et d'exploitation sont le plein respect des droits fondamentaux des migrants ainsi que l'égalité de traitement entre Français et étrangers, afin que les uns comme les autres, soient à même d'exercer et défendre ces droits», observe la Cncdh dans son rapport. Une véritable chasse à l'homme dénuée de tout humanisme dans un pays qui soutient, haut et fort, les droits de l'homme, à travers le monde!.