Le département d'Etat américain a appelé jeudi l'Egypte et l'Ethiopie à la coopération après l'annonce d'un barrage éthiopien sur le Nil, soulignant qu'il y avait eu "une bonne coopération" entre elles dans ce domaine au cours de l'année écoulée. L'Ethiopie a entamé fin mai une déviation du Nil Bleu sur 500 mètres, en vue de la construction d'un important barrage hydro-électrique, un projet de 3,2 milliards d'euros. Le Caire avait réagi la semaine dernière, en affirmant son opposition "à tout projet qui pourrait affecter le débit du fleuve en aval". "Nous encourageons les deux pays à continuer à travailler ensemble de manière constructive pour minimiser l'impact (du barrage) en aval et pour développer le Nil Bleu pour le bénéfice de tous les peuples de la région", a déclaré le département d'Etat dans un communiqué. Le Nil Bleu rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil, qui traverse le Soudan puis l'Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée. L'Egypte considère que ses "droits historiques" sur le Nil sont garantis par deux traités datant de 1929 et 1959 lui accordant notamment un droit de veto sur tout projet en amont que Le Caire jugerait contraire à ses intérêts. Ces accords sont toutefois contestés par la majorité des autres pays du bassin du Nil, dont l'Ethiopie, qui ont conclu un traité distinct en 2010 leur permettant de développer des projets sur le fleuve sans avoir à solliciter l'accord du Caire. Le président Morsi a prévenu lundi que son pays ne laisserait pas sa part du Nil être menacée même "d'une goutte".