Le président américain Barack Obama a annoncé mercredi la nomination de Susan Rice, 49 ans, au poste de conseillère à la sécurité nationale en remplacement de Tom Donilon qui quittera en juillet cette fonction qu'il occupe depuis fin 2010. En annonçant officiellement cette nomination depuis la Maison-Blanche en présence de Mme Rice et de M. Donilon, le président Obama a qualifié sa nouvelle conseillère en sécurité nationale de ''passionnée et de pragmatique'' qui, selon lui, a permis de ''revigorer la diplomatie américaine''. Durant plus de deux années, M. Donilon, qui avait une grande influence sur la politique étrangère d'Obama, était le conseiller principal de la présidence américaine sur la politique de lutte contre le terrorisme et les guerres en Irak et en Afghanistan dont un grand nombre des troupes américaines a été retiré. Quittant New York pour rejoindre, désormais, Washington après avoir été ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU depuis 2009, Susan Rice devait être nommée secrétaire d'Etat après la victoire d'Obama aux élections présidentielles de novembre dernier mais avait renoncé à briguer ce poste en raison d'intenses pressions des républicains suite à l'attaque du consulat américain de Benghazi dans laquelle l'ambassadeur et trois autres Américains ont trouvé la mort. Mme Rice a alors été critiquée par des sénateurs républicains pour ses déclarations tenues après cette attaque terroriste qu'elle avait présentée comme une manifestation spontanée déclenchée par la mise en ligne d'une vidéo anti-islamiste. Cette version a été, par la suite, contredite officiellement, ce qui avait amené Mme Rice à se rectifier en expliquant que sa présentation des faits se basait sur les premières informations fournies par la CIA et le FBI, tandis que les républicains l'ont accusée d'avoir tenté, plutôt, de protéger Obama des critiques durant une campagne présidentielle difficile. Mais à la différence du poste de secrétaire d'Etat et d'autres portefeuilles ministériels pour lesquels la confirmation par le Sénat est obligatoire, celui de conseillère principale à la sécurité nationale n'est pas soumis à cette règle. Diplômée en histoire de l'université Stanford et en relations internationales de l'université d'Oxford, Mme Rice avait aussi été la secrétaire d'Etat adjointe aux Affaires africaines durant le second mandat de Bill Clinton sur proposition de l'ex secrétaire d'Etat Madeleine Albright, après avoir exercé au Conseil de sécurité nationale. Réputée pour sa forte personnalité, Susan Rice est également connue pour ses opinions tranchées sur la question des droits de l'homme dont ceux des Sahraouis dans les territoires du Sahara occidental occupé. En avril dernier, Mme Rice, au titre de représentante des Etats-Unis à l'ONU, avait soumis au Conseil de sécurité un projet de résolution pour l'introduction d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme au sein de la MINURSO (la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental), mais qui a été bloqué par certains membres en dépit des inquiétudes exprimées sur cette question par le département d'Etat et plusieurs organisations internationales de défense des droits de l'homme ainsi que l'ONU. En prenant le relais de Tom Donilon dès juillet prochain, la nouvelle conseillère principale en sécurité nationale du chef de la Maison-Blanche devra prendre en main des dossiers complexes qui devront marquer le second mandat d'Obama. Il s'agit essentiellement de la lutte contre le terrorisme dont la nouvelle politique avait été définie récemment par le président américain, les conséquences stratégiques de la révolution énergétique des Etats-Unis avec les gaz et pétrole de schiste, les relations avec la Chine et la Russie, les questions de cyber-sécurité, les relations économiques outre-atlantiques (projet de zone de libre-échange avec l'Union européenne) et pacifiques qui ont de grandes conséquences géopolitiques, le Moyen-Orient et la stabilité régionale et les nouveaux partenariats avec les acteurs régionaux et mondiaux.