L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice, a renoncé à briguer la succession de Hillary Clinton au département d'Etat, a annoncé jeudi 13 décembre la Maison- Blanche, prenant acte du rejet républicain de cette responsable mise en cause dans l'affaire de Benghazi. Le président Barack Obama, proche de Susan Rice, a dit avoir pris acte de cette décision mais dénoncé les attaques injustes contre celle qui restera, a-t-il précisé, à la tête de la représentation américaine aux Nations unies, un poste qu'elle occupe depuis 2009, saluant en elle “une haute fonctionnaire extraordinairement capable, patriote et passionnée". Susan Rice avait été la cible de critiques acerbes de parlementaires républicains, dont les voix auraient été nécessaires pour entériner sa nomination au Sénat, en raison de ses prises de position dans les médias juste après l'attaque meurtrière contre le consulat américain de Benghazi en Libye le 11 septembre. Ces élus soupçonnaient Susan Rice et la Maison- Blanche d'avoir délibérément cherché à tromper les Américains, pour ne pas ternir le bilan de Barack Obama quelques semaines avant l'élection présidentielle du 6 novembre, sur le caractère terroriste de cette attaque. Mme Rice avait déclaré le 16 septembre sur les télévisions américaines que l'attaque contre le consulat de Benghazi, qui a coûté la vie à quatre Américains dont l'ambassadeur Christopher Stevens, n'était pas forcément un attentat terroriste, mais résultait plutôt d'une “manifestation spontanée ayant dégénéré". Le président américain ne pouvait pas s'offrir un nouveau front avec ses adversaires républicains du Congrès, au moment où il doit déjà négocier avec eux un compromis budgétaire pour éviter une cure d'austérité forcée au pays, jusqu'ici programmée pour le 1er janvier. Près d'une centaine d'élus républicains avaient écrit à Barack Obama pour le dissuader de nommer Susan Rice, qui selon eux sur l'affaire Benghazi (...) a trompé les Américains, soit délibérément soit par incompétence. Le retrait de Susan Rice ouvre la voie à la nomination par Barack Obama de l'ancien candidat à la présidentielle John Kerry, actuel président de la commission des Affaires étrangères du sénat. Plusieurs ministres de premier plan de Barack Obama ont fait part de leur volonté de ne pas le servir sous son second mandat qui commencera le 20 janvier. Outre Hillary Clinton, le secrétaire au Trésor Timothy Geithner et le chef du Pentagone, Leon Panetta sont donnés partants. D. B./Agences