Le Soudan a annoncé dimanche l'annulation des neuf accords sur la sécurité et la coopération économique signés en mars dernier avec le Soudan du Sud. "Nous allons annuler l'ensemble des neuf accords, pas seulement celui sur le pétrole", a déclaré le ministre soudanais de l'Information, Ahmed Bilal Osmane, lors d'une conférence de presse après la décision de Khartoum de bloquer les exportations de pétrole sud-soudanais. La veille, le président soudanais Omar al-Bachir avait ordonné l'arrêt du transit du pétrole du Soudan du Sud, à peine deux mois après sa reprise, une décision illustrant les tensions persistantes entre les deux voisins, selon les médias officiels. "M. al-Bachir a donné des instructions au ministre du Pétrole pour qu'il stoppe le flux du pétrole sud-soudanais à partir de demain dimanche", avait affirmé la radio Oum-Dourman sans fournir davantage de précisions. L'agence de presse Suna avait affirmé, de son côté, que le président soudanais avait ordonné de "fermer" l'oléoduc par lequel transite ce pétrole à partir de dimanche. Le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves de pétrole lors de la partition en juillet 2011 mais dépend des infrastructures soudanaises pour exporter son or noir. Les relations entre Juba et Khartoum sont restées tendues après l'indépendance du Soudan du Sud, notamment en raison de la question du pétrole et de la démarcation de la frontière. Les deux pays s'accusent en outre mutuellement de soutenir chacun les rebelles sur le sol de l'autre. Le pétrole sud-soudanais avait recommencé à transiter par le Soudan en avril, après une interruption de plus d'un an due à la montée des tensions entre les deux pays, en particulier autour du partage des recettes et du coût du transit. Le 27 mai, M. al-Bachir avait déjà menacé de fermer les oléoducs par lesquels le Soudan du Sud veut exporter son pétrole si Juba apportait un soutien aux rebelles luttant contre les forces de Khartoum, en particulier dans les régions frontalières du Kordofan-Sud et du Nil Bleu. Juba avait de nouveau démenti toute implication dans ces combats et réaffirmé son engagement en faveur de la paix avec Khartoum.