Le ministre des Affaires religieuses et wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, a indiqué, dimanche à Oran, que les mosquées se sont opposées aux tentatives de déstabilisation du pays. Invité au "Forum des citoyens", organisé au Centre des conventions Mohamed-Benahmed par le groupe de presse "Ouest Tribune", le ministre a indiqué que les mosquées en Algérie "ont £uvré à la sensibilisation contre la fitna" lors de l'apparition de ce qui est appelé "printemps arabe". "Les mosquées font toujours face aux visées qui cherchent à semer la discorde dans la société", a-t-il dit, déclarant que les lieux de culte qui ont repris leur place dans la société ont réussi à consolider la stabilité et à contribuer au règlement des problèmes sociaux. M. Ghlamallah a déploré le laxisme qui caractérisait la mosquée durant la décennie noire ayant concouru à l'accaparation de ces lieux de culte par des individus dont le souci est de jeter le peuple algérien dans des querelles ayant conduit à l'assassinat de 96 imams et à l'expulsion d'autres. Le ministre a appelé les institutions de la société à coordonner leurs efforts pour combattre les dérapages, estimant impératif de combattre l'extrémisme et les idées fausses et dévastatrices qui ne trouvent désormais plus de répondant auprès des mosquées et qui sont traqués aujourd'hui dans les écoles, les universités et les résidences estudiantines. Par ailleurs, M. Ghlamallah a annoncé que la nouvelle loi sur les comités des mosquées sera soumise prochainement au gouvernement pour être promulguée avant la fin de l'année en cours. Cette loi, dont le texte a fait l'objet des dernières retouches, organise l'activité de ces comités qui prendront en charge la construction des mosquées et leur entretien, a-t-il souligné. Il a ajouté que cette loi complète celle des associations, expliquant que les non musulmans peuvent pratiquer leur foi dans le cadre de cette loi. Le recours à l'évangélisation est contraire à la loi et ses auteurs sont passibles de poursuites judiciaires, a-t-il ajouté. Concernant l'idée de création d'un syndicat des imams, le ministre a déclaré aux journalistes qu'il n'y voyait pas d'inconvénient sauf que le syndicat ne doit pas affecter l'activité normale des mosquées ou organiser une grève ou un sit-in à l'intérieur de la mosquée. Il a expliqué qu'un syndicat doit être soumis aux lois et à la nature des missions dévolues aux imams en défendant leurs droits professionnels comme les promotions, les indemnités et autres, en tant que fonctionnaires. M. Ghlamallah a également appelé à combattre l'anarchie dans la fetwa, évoquant un projet de désignation du mufti de la République qui est du ressort du président de la République, tout en rappelant que le ministère de tutelle a proposé en 2005 ce projet qui a été soumis à l'étude puis ajourné. Au sujet de l'affaire du raqi (guérisseur) qui a été condamné dernièrement à un an de prison ferme, le ministre a expliqué que cette condamnation a été prononcée pour pratique contraire à la loi et erreurs commises à l'encontre de citoyens. M. Ghlamallah a inauguré deux mosquées "El Feth El Moubine" dans la commune de "Hassi Bounif" et "Ali Ibn Abi Taleb" dans la commune de "El Ançor".