L'Ethiopie est déterminée à construire son barrage "Grande renaissance" sur le Nil Bleu, a annoncé jeudi un porte parole du Premier ministère éthiopien. "Nous allons continuer notre projet", a déclaré Getachew Reda, porte-parole du Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, estimant que la construction du barrage ne dépendait pas "de la volonté de politiciens" égyptiens. Le porte-parole éthiopien a précisé que son pays avait invité le président égyptien, Mohamed Morsi, pour discuter du barrage, mais qu'il ne sera pas question de "négocier" l'arrêt du projet estimé à 3,2 milliards d'euros. Le projet a déclenché la colère de l'Egypte, qui considère que ses "droits historiques" sur le Nil sont garantis par deux traités datant de 1929 et 1959 et lui accordent un droit de veto sur tout projet en amont que Le Caire jugerait contraire à ses intérêts. Ces accords sont contestés par la majorité des autres pays du bassin du Nil, dont l'Ethiopie, qui ont conclu un traité distinct en 2010 leur permettant de développer des projets sur le fleuve sans avoir à solliciter l'accord du Caire. Mercredi, un conseiller du président égyptien a averti que son pays étudierait "toutes les options" si le projet éthiopien devait nuire à l'Egypte. La conseillère pour les affaires politiques du président Morsi, Pakinam el-Charkawi, a de son côté déclaré que le Caire allait demander à l'Ethiopie d'arrêter son projet. L'Ethiopie a entrepris la construction de plusieurs barrages pour produire de l'électricité pour son marché intérieur mais aussi destinée à l'exportation vers Djibouti, le Soudan et le Kenya notamment. Les travaux pour la première phase du barrage hydro-électrique "Grande renaissance", d'une capacité de 700 megawatts, devraient durer trois ans. Le barrage devrait au final avoir une capacité de 6.000 megawatts.