Ankara a jugé lundi "incompréhensible" l'insistance des protestataires à poursuivre les manifestations et "illégal" l'appel à la grève générale lancé par deux grands syndicats d'ouvriers en soutien à la contestation antigouvernementale qui agite la Turquie depuis près de trois semaines. "Il est impossible de comprendre l'insistance à poursuivre les manifestations" qui secouent depuis plusieurs semaines les grandes villes de Turquie, notamment Istanbul et Ankara, a déclaré le ministre turc de l'Intérieur, Muammer Güler à la presse. Selon le ministre, "Il y a une volonté de faire descendre les gens dans la rue par des actions illégales comme un arrêt de travail et une grève". Les forces de l'ordre "ne le permettront pas", a-t-il assuré. Un collectif de syndicats, dont deux grandes centrales d'ouvriers et de fonctionnaires (DISK et KESK) qui regroupent près de 700.000 membres, ont lancé un appel à un arrêt de travail pour lundi. Les syndicats ont prévu de se réunir à 16H00 locales à Istanbul et de défiler jusqu'à la place Taksim, bouclée désormais par la police. Les manifestations ont débuté il y a près de trois semaines lorsqu'un groupe de défenseurs de l'environnement s'étaient réuni dans le parc Gezi à Istanbul pour protester contre le projet du gouvernement de construire une réplique d'une caserne qui se trouvait autrefois à l'emplacement du parc et dans laquelle un centre commercial doit être construit. Des centaines de personnes avaient rejoint le groupe après que la police eût fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule. Peu de temps après, des milliers de personnes étaient descendues dans les rues à Istanbul ainsi que dans d'autres villes du pays pour apporter leur soutien aux manifestants.