Un haut responsable de l'ONU a affirmé mardi que les problèmes sécuritaires en Libye entravaient la transition politique, ajoutant que la question de la sécurité des frontières demeurait une priorité pour la Libye, pour les pays voisins, ainsi que pour la communauté internationale. ''La gestion de la transition sera plus difficile que nous le pensions'', a prévenu le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU et Chef de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (MANUL), Tarek Mitri, devant le Conseil de sécurité. Déplorant la persistance des actes de violence tels les récents affrontements mortels pour le démantèlement des milices et l'attaque de bases militaires, M. Mitri a appelé le gouvernement libyen à axer ses efforts sur l'élaboration d'une stratégie nationale, qui tienne compte des questions de l'intégration des rebelles, de l'amélioration de la coordination entre les institutions, de la formation ou encore de l'efficacité opérationnelle. Selon lui, ces efforts doivent aussi viser ''à établir un dialogue avec les pays voisins et les partenaires internationaux''. ''De nombreux incidents liés à la sécurité ont lieu en Libye alors que les institutions chargées de la sécurité demeurent faibles et qu'il est difficile de coordonner les efforts entrepris dans le pays'', a fait observer le Représentant spécial. Concernant la situation politique, le Chef de la MINUL est revenu sur la ''polarisation croissante'' suscitée par la loi prévoyant d'écarter des postes de direction au sein des institutions du pays les personnes associées à l'ancien régime ou ayant commis des violations des droits de l'homme. Cette loi, qui a été promulguée en mai, aura des répercussions sur le processus politique et sur l'administration, a prévenu M. Mitri qui a rappelé qu'elle établissait la liste des postes politiques ou de la fonction publique, ainsi que certains types d'affiliation ou de conduite en vue de déterminer l'exclusion d'individus de la vie publique et politique pour une période de 10 ans. Le Représentant spécial a estimé que cette loi présentait plusieurs lacunes au regard des normes internationales et des risques potentiels de telles mesures d'exclusion. Dans ce contexte et concernant l'ex. président du Congrès général national, Mohamed al-Megaryef, le Représentant spécial de Ban Ki-moon a estimé que malgré l'opposition de ce dernier au régime de Mouammar El Gueddafi durant plus de 30 ans, ''il n'a plus été en mesure d'exercer sa fonction et a choisi de démissionner''. M. Mitri a également précisé que la MANUL restait très préoccupée par la situation des migrants en Libye, ainsi que par le sort des détenus et les informations faisant état de torture dans les centres de détention ou d'exécutions extrajudiciaires. De son côté, le président du Comité créé en vertu de la résolution 1970 (2011) relative à la Libye, Eugène-Richard Gasana, a indiqué que le Groupe d'experts sur la question des armes s'est rendu en Libye ainsi que dans le nord du Mali où il avait inspecté des armes et des munitions saisies à des groupes armés dans les zones de Gao et d'Adrar des Ifoghas, dont certaines, a-t-il confirmé, venaient clairement de Libye.