Les manifestations qui ont rassemblé plus d'un million de personnes dans tout le pays ont dégénéré dans de nombreuses villes, faisant un mort accidentel et des dizaines de blessés, poussant la présidente Dilma Rousseff a convoquer une réunion de crise avec ses ministres les plus proches, vendredi matin. A Ribeiro Preto, dans l'Etat de Sao Paulo (sud-est), un manifestant est mort renversé par une voiture, a annoncé la police. D'après la presse locale, le véhicule a tenté de contourner un groupe de manifestants qui bloquaient une rue et a renversé trois personnes, dont la victime. A Rio de Janeiro (sud-est), où plus de 300.000 personnes ont manifesté, des heurts violents ont éclaté devant la mairie entre un groupe de manifestants radicaux et la police qui a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Au moins 40 personnes ont été blessées dont un journaliste de la TV Globo, touché au front par une balle en caoutchouc. A Brasilia (centre), des manifestants ont attaqué le ministère des Affaires étrangères d'où ils ont été refoulés de justesse par la police. Un groupe de manifestants a réussi à briser une des portes vitrées d'entrée du bâtiment officiel et a été empêché in extremis d'y pénétrer par la police. Des affrontements ont fait une trentaine de blessés. A Vitoria (sud-est), un groupe de manifestants a détruit les cabines de péage d'un pont qui relie la ville à sa voisine. Devant le tribunal de Justice, le bataillon de choc a du intervenir avec des gaz lacrymogènes pour disperser un groupe radical. A Salvador de Bahia (nord-est), théâtre de la première manifestation dans l'après-midi, des affrontements violents ont également éclaté entre une partie des 20.000 manifestants et les policiers. Les manifestants ont incendié un bus et tiré des jets de pierres sur des minibus de la Fifa, organisatrice de la Coupe des Confédérations qui se dispute actuellement dans le pays et du Mondial dans un an. Les services de la présidence avaient annoncé plus tôt dans la soirée de jeudi que la présidente avait décidé d'annuler une visite d'Etat prévue au Japon du 26 au 28 juin, "en raison des événements actuels".