Le président de la commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie a réaffirmé vendredi qu'il ne pouvait pas dire avec certitude qui avait utilisé des armes chimiques en Syrie. Interrogé par des journalistes sur ces accusations, Paulo Pinheiro a refusé de "commenter les déclarations ou décisions de gouvernements". "Nous ne sommes pas capables de dire qui a utilisé des agents ou des armes chimiques, et nous sommes très préoccupés par la chaîne de détention", c'est-à-dire le parcours des armes jusqu'à leur découverte, a-t-il indiqué. Dans son dernier rapport devant le Conseil des droits de l'Homme, la commission avait dénoncé l'usage d'agents chimiques à au moins quatre occasions en Syrie, mais sans pouvoir "identifier la nature de ces agents chimiques, les systèmes d'armes employés, ni qui les a utilisés". Selon M. Pinheiro, les pays occidentaux qui accusent le régime de Damas n'ont pas fait part de leurs informations à la commission et seuls les experts de l'ONU, menés par Ake Sellstrom, pourront trouver éventuellement des preuves en allant sur place, ce qu'ils n'ont pas pu faire jusqu'ici. M. Pinheiro, qui a rencontré vendredi à huis clos des membres du Conseil de sécurité, a aussi rejeté l'option militaire : "la fourniture d'armes engage la responsabilité de ceux qui les livrent car les gens qui les reçoivent pourraient commettre des crimes de guerre". "Il faut un nouvel élan diplomatique, pas un nouvel élan militaire", a-t-il souligné en appelant le Conseil à accélérer la tenue de la Conférence de Genève. "La Syrie est en chute libre", a-t-il insisté.