La Turquie, la Jordanie et l'Irak doivent entièrement rouvrir leurs frontières pour accueillir les milliers de Syriens qui fuient leur pays en guerre, a indiqué lundi Human Rights Watch. "Les garde-frontières irakiens, jordaniens et turcs repoussent des dizaines de milliers de gens qui tentent de fuir la Syrie", dont la vie est en danger, a précisé l'organisation de défense des droits de l'Homme. "L'Irak, la Jordanie et la Turquie ont soit complètement fermé de nombreux points de passage, soit ils ont seulement laissé passer un petit nombre de Syriens, alors que des dizaines de milliers sont bloqués". L'ONU estime que plus d'1,7 million de Syriens ont fui le conflit. La vaste majorité d'entre eux est allée chercher refuge dans les pays voisins. Mais seul le Liban a gardé une politique de portes ouvertes pour les réfugiés syriens, déclare HRW. La guerre en Syrie a éclaté il y a plus de 27 mois, faisant plus de 100 000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme(OSDH). HRW, basée à New York, a insisté sur le fait que le droit international interdit aux pays "de renvoyer qui que ce soit —ou de repousser ceux qui essayent de partir— dans un pays où leur vie ou leur liberté seraient en danger". HRW a appelé les pays donateurs à apporter un soutien à la hauteur de la crise aux pays accueillant les réfugiés syriens. Et "ni la pression sous laquelle sont ces pays à cause du nombre grandissant de réfugiés, ni le fait d'apporter de l'aide en Syrie ne peuvent justifier le fait de violer le droit primaire de chercher refuge contre la persécution et autres violences," a insisté HRW. Le groupe rapporte que la Jordanie nie avoir fermé ses frontières, bien que "des réfugiés arrivés récemment (...) disent que les garde-frontières jordaniens les ont empêchés eux et d'autres d'entrer pendant plusieurs jours ou semaines en mai". Le gouvernement régional du Kurdistan irakien a admis avoir fermé sa frontière avec la Syrie mais a permis à certains Syriens ayant besoin d'une aide d'urgence d'entrer depuis mi-juin. Baghdad a "sévèrement limité le nombre de Syriens autorisés à entrer depuis août 2012 et les nouvelles entrées ont virtuellement cessé fin mars", a déclaré HRW. La Turquie "empêche l'entrée de milliers de Syriens aux points de passage de Bab al-Salama, Atmé et d'autres," a ajouté le groupe.