Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a réaffirmé mardi son engagement à poursuivre le processus de paix concernant le conflit kurde. "Rien ne pourra nous détourner de notre chemin (...) le processus de paix va continuer", a affirmé M. Erdogan devant les députés de son Parti de la justice et du développement (AKP). "Ce problème ne date pas d'hier et nécessite beaucoup de travail et de patience", a-t-il souligné, appelant "toutes les parties à garder leur sang-froid et à rester patientes". Ces propos ont été tenus alors qu'une personne a été tuée et neuf autres ont été blessées vendredi dans la province turque de Diyarbakir (sud-est), dans des heurts entre les forces de l'ordre et des manifestants qui protestaient contre la construction d'un avant-poste militaire. Il s'agit de l'incident le plus violent dans cette région peuplée en majorité de kurdes depuis la déclaration du cessez-le-feu par le leader historique des rebelles du Parti des Travailleurs du Kurdistan(PKK) en mars dernier, comme une première étape d'un processus de paix entre le gouvernement et le PKK visant à mettre un terme au conflit kurde qui a fait plus de 40.000 morts. Pour M. Erdogan, les incidents de vendredi expriment la volonté des rebelles kurdes du PKK qui veulent garder la mainmise sur le trafic de drogue pour financer leurs activités. "Il faut rechercher d'autre motifs dans ces événements. Il n'y pas là une revendication pour davantage de droits", a-t-il indiqué, ajoutant que "ce qu'il y a derrière l'incident de Lice, c'est le cannabis". Selon les autorités locales, quelque 500 tonnes de cannabis ont été produits en 2012 dans le sud-est de la Turquie, un trafic entièrement contrôlé selon elles par le PKK.