Le cas d'Edward Snowden montre qu'il est nécessaire de protéger ceux qui alertent l'opinion publique sur les violations des droits de l'homme, a estimé vendredi Navi Pillay, Haut-Commissaire aux droits de l'homme des Nations unies à Genève. "Le cas de Snowden a montré le nécessité de protéger les personnes divulguant des informations sur des sujets qui ont des implications sur les droits de l'homme, de même que l'importance d'assurer le respect du droit à la vie privée", a souligné dans un communiqué Mme Pillay en parlant de cet ex-consultant du renseignement aux Etats-Unis qui a donné le mois dernier des informations sur les programmes américains de surveillance électronique. "Les systèmes juridiques nationaux doivent s'assurer qu'il y a des mesures adéquates pour permettre que des individus révélant des violations des droits de l'homme expriment leurs inquiétudes sans crainte de représailles", a-t-elle ajouté, jugeant que ceux qui donnent l'alerte de l'intérieur de services de renseignement doivent aussi être protégés. Martin Scheinin, un expert de l'ONU sur les libertés fondamentales, met à cet égard en exergue dans le même communiqué le fait que "le plus probable est que les informations factuelles dignes de fois sur de graves violations de droits de l'homme par un service de renseignement proviennent de l'intérieur du service lui-même". "Dans ce cas, l'intérêt public à la divulgation l'emporte sur l'intérêt public à la non-divulgation", ajoute-t-il, insistant sur le fait que "de telles personnes donnant l'alerte devraient en premier lieu être protégées de mesures de rétorsion juridiques et de mesures disciplinaires lorsqu'elles divulguent des informations non autorisées". Mme Pillay a enfin implicitement critiqué le rejet rapide de la plupart des demandes d'asile qu'Edward Snowden a adressées à plus de 20 pays. "Sans préjuger de la validité d'une quelconque demande d'asile faite par Snowden, j'appelle tous les Etats à respecter le droit garanti au plan international de chercher asile", a-t-elle encore déclaré, avant de leur rappeler "leurs obligations juridiques internationales". Edward Snowden, bloqué depuis près de trois semaines dans un aéroport de Moscou, a demandé vendredi l'asile politique à la Russie en attendant de pouvoir se rendre dans un des pays d'Amérique Latine prêts à l'accueillir. L'informaticien américain âgé de 30 ans est recherché par son pays pour espionnage depuis qu'il a fait ses révélations sur la surveillance électronique exercée par les Etats-Unis dans le monde.