La mémoire du colonel Salah Zamoum, un des responsables de la wilaya IV historique pendant la guerre de libération nationale, a été "partiellement négligée" par les historiens et "diffamée" par certaines personnalités historiques, selon son fils Rabah Zamoum. Lors d'une rencontre organisée samedi au siège du quotidien El Moudjahid, Rabah a estimé que la mémoire de son père a été "partiellement négligée" par les historiens et "diffamée" par des personnalités historiques, soulignant que l'écriture de l'histoire doit être une écriture "juste" d'une histoire "vraie". Auteur du livre "Si Salah, mystère et vérités" (Casbah, 2010), Rabah Zamoum a retracé le parcours combattant de son père et le contexte dans lequel ont eu lieu les négociations avec le général De Gaulle en juin 1960. Il a expliqué que ces négociations portaient sur l'autodétermination et non pas sur "la paix des braves" comme le faisait croire l'armée française, rappelant que son père s'est engagé, très jeune, dans l'action politique au sein du PPA (Parti du peuple algérien). "Partisan de la lutte armée, Salah Zamoum a participé à la préparation du déclenchement de la guerre de libération, le 1 novembre 1954, dont les copies de "l'appel" ont été imprimées dans la maison familiale au village d'Ighil-Imoula, a-t-il affirmé. Il a aussi rappelé les tortures subies par le martyr lorsqu'il fut en prison, entre 1953 et 1954, ce qui fait de lui, aujourd'hui, a-t-il dit, "un symbole de bravoure, de courage et de dévotion". Lakhdar Bouragaa, qui a pris part à la rencontre organisée à l'occasion du 52e anniversaire de la mort de Salah Zamoum, a relevé que l'évocation de ce martyr reflétait, à la fois, l'évocation de toute la lutte algérienne contre la colonisation française et la souffrance de tout un peuple. Il a souligné avec force que l'histoire de l'Algérie "doit être écrite par des spécialistes et des professionnels". Pour lui, "il n'y a que les évènements majeurs ayant marqué la révolution algérienne, comme, entre autres, le congrès de la Soummam, le déclenchement de la guerre et les accords d'Evian, qui fussent relatés dans les livres d'histoire", estimant que "beaucoup de détails importants ont été négligés ou omis par les historiens". A ce propos, il a plaidé pour une écriture de l'histoire "détaillée sans manipulation ni déformation des faits". Le colonel Salah Zamoum est né le 29 novembre 1928 à Aïn Taya (est d'Alger). Il s'est engagé très jeune dans l'action politique. Membre du PPA, puis du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques), il fera partie, dès sa création, de l'Organisation secrète (OS). Il a côtoyé la plupart de ceux qui deviendront plus tard les grandes figures de la Révolution, tels Krim Belkacem, le colonel Ouamrane, Hocine Aït Ahmed, Abbane Ramdane et Saddek Dehiles. Tombé dans une embuscade le 21 juillet 1961 à M'chedellah (Maillot-Bouira), le martyr n'avait que 33 ans.