Les négociations de paix directes entre Palestiniens et Israéliens, gelées depuis près de trois ans, vont reprendre mardi à Washington, à la suite d'un accord arraché la semaine dernière par le secrétaire d'Etat américaine John Kerry à l'issue de son sixième périple dans la région. Dimanche soir, John Kerry s'est entretenu avec le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et il les a personnellement invités à envoyer leurs équipes de négociateurs à Washington pour reprendre formellement les négociations directes, selon la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki. Les premières réunions sont prévues mardi 30 juillet, a-t-elle souligné. M. Erakat avait déjà annoncé samedi soir la reprise ce mardi des négociations avec Israël. "Les négociations entre Palestiniens et Israéliens doivent reprendre mardi à Washington", avait annoncé le responsable palestinien. Pour le département d'Etat américain, ces pourparlers, à l'arrêt depuis septembre 2010, "seront une occasion de développer un plan de travail qui déterminera comment les parties procèderont dans ces négociations au cours des prochains mois". Palestiniens et Israéliens ne se sont pas rencontrés officiellement pour négocier depuis septembre 2010, quand ces pourparlers avaient très rapidement tourné court en raison notamment de la colonisation israélienne à ElQods-Est et en Cisjordanie occupées. Cette fois, les négociations seront dirigées côté israélien par la ministre de la Justice Tzipi Livni et côté palestinien par le négociateur en chef Saëb Erakat, tandis que des responsables américains seront présents. — Israël compte libérer une centaine de prisonniers palestiniens— A la veille de la reprise de ces négociations, le gouvernement israélien, a approuvé la libération de 104 prisonniers palestiniens arrêtés avant les accords d'Oslo en 1993, une décision saluée par l'Autorité palestinienne. "Il s'agit d'une étape importante et (nous) espérons pouvoir saisir l'opportunité fournie par les efforts de l'administration américaine pour parvenir à un accord de paix durable et juste", s'est félicité le négociateur palestinien, M. Erakat. Auparavant, Qadura Fares, chef du Club des prisonniers palestiniens avait assuré qu'il n'y aurait aucune négociation avec l'occupant israélien sans la libération des 104 détenus. "S'ils ne les libèrent pas tous, il n'y aura pas de négociations", avait-il dit. — Les Palestiniens insistent sur une solution à deux Etats-- La semaine passée, le président Abbas avait affirmé que tout accord de paix signé avec Israël serait soumis à un référendum, et souligné la nécessité d'une solution à deux Etats. "Tout accord avec les Israéliens sera soumis à un référendum", avait affirmé M. Abbas dans un entretien publié lundi dernier par le journal gouvernemental jordanien Al-Raï. "Nous voulons une solution à deux Etats et cette idée existe au sein de l'administration américaine. Mais jusqu'à maintenant, rien n'est fait", avait-il poursuivi. "Nous insistons sur notre position selon laquelle les colonies sont illégales depuis 1967", avait réitéré le président Abbas dans l'interview. — La reprise du dialogue saluée à l'ONU— Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, avait jugé important d'accomplir "des progrès tangibles" avant la prochaine session de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, en invitant à dessiner un horizon politique crédible en faveur d'une solution à deux Etats. Intervenant mardi dernier devant le Conseil de sécurité pour faire le point de situation dans la région du Moyen-Orient, M. Serry avait estimé que des progrès dans le processus de paix et une dynamique plus constructive entre les parties auraient des retombées positives sur la région, saluant les efforts diplomatiques intenses menés par John Kerry dans ce sens. Tout en reconnaissant le rôle crucial des Etats-Unis, M. Serry a souhaité que toute initiative politique bénéficie d'un soutien régional et international.''L'Autorité palestinienne doit rester un interlocuteur valable'', a-t-il souligné, en saluant à cet égard les réunions ministérielles du Comité de la Ligue arabe avec M.Kerry et le président Abbas à Amman (Jordanie). Par ailleurs, le responsable onusien a critiqué la poursuite par Israël de l'implantation de nouvelles colonies de peuplement. A ce propos, il a réaffirmé la position très claire des Nations Unies concernant la colonisation, laquelle, a-t-il rappelé, "va à l'encontre du droit international et des engagements d'Israël en vertu de la Feuille de route". Pour sa part, l' Observateur permanent de l'Etat de Palestine auprès de l'ONU, M. Riyad Mansour, a salué les efforts entrepris par M. John Kerry, au niveau international et dans la région, en coordination avec les partenaires arabes et avec le soutien d'autres pays à travers le monde : ''Il y a, devant nous, une occasion de faire de la paix une réalité'', a-t-il affirmé.