Les négociations de paix directes entre Palestiniens et Israéliens, suspendues depuis fin 2010, ont redémarré mardi à Washington sous l'égide des Etats-Unis qui ont salué un moment "prometteur", appelant les deux camps à "travailler dur". La ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni et le négociateur palestinien Saëb Erakat étaient réunis mardi matin autour d'une table de neuf personnes pour le dîner de rupture du jeûne du ramadan, offert par le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui a arraché récemment un accord pour la relance du dialogue direct entre les deux parties. Au terme de ce repas, un responsable américain a qualifié la rencontre de "constructive et productive" et qui s'est déroulée dans un "bon état d'esprit". Ce dîner symbolique, que John Kerry a qualifié de moment "très, très particulier", doit être suivi d'une réunion trilatérale mardi et d'une déclaration à la presse. Après plus de six décennies de conflit et de multiples échecs de relance du processus de paix, le département d'Etat américain avait prévenu que ces négociations pourraient durer "au moins neuf mois", tout en refusant de parler de "date-butoir". Les dernières négociations de paix directes israélo-palestiniennes avaient été gelées en septembre 2010, au bout de trois semaines, en raison de la poursuite de la colonisation israélienne à El Qods-Est et en Cisjordanie occupées. Washington parle d'"une étape importante" Dans un communiqué lundi, le président Barack Obama a salué un moment "prometteur" tout en avertissant les deux camps qu'ils devront faire des "choix difficiles" et qu'"il faudra travailler dur". "Le plus dur reste à venir dans ces négociations et j'espère que tant les Israéliens que les Palestiniens aborderont ces discussions de bonne foi, avec détermination et une attention soutenue", a-t-il dit. Le président des Etats-Unis, qui avait fait du règlement du conflit au Proche-Orient la priorité de son premier mandat en janvier 2009, avant d'échouer, s'est dit "heureux" que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas aient accepté de reprendre langue et envoyé des négociateurs à Washington. En effet, les principaux points de désaccords entre Palestiniens et Israéliens portent essentiellement sur les frontières d'un futur Etat palestinien, la poursuite par Israël de sa politique de construction de colonies dans les territoires palestiniens occupés et sans cesse décriée par l'ONU et la communauté internationale, le statut d'El Qods et le sort des réfugiés palestiniens. Avec ce regain d'activité du processus de paix, M. Obama a affirmé que les Etats-Unis étaient prêts à soutenir les deux parties israélienne et palestinienne tout au long de ces négociations, avec l'objectif ''de parvenir à deux Etats, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité'', selon la Maison-Blanche. A l'instar du chef de la Maison-Blanche, M. Kerry a déclaré lundi devant la presse, lorsqu'il annonçait la nomination de l'ancien ambassadeur Martin Indyk comme émissaire spécial pour les négociations de paix israélo-palestiniennes, que les négociateurs allaient être confrontés à des choix difficiles nombreux et que les dirigeants des deux parties devraient ''rechercher des compromis raisonnables sur des questions ardues, compliquées, chargées d'émotion et symboliques''. Selon le chef de la diplomatie américaine, si les dirigeants des deux parties arriveraient à faire preuve de volonté de faire ces ''choix difficiles et de compromis raisonnables'', alors la paix sera possible.