Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a affirmé mercredi que seul un processus politique crédible permettrait de mettre fin à la crise en République démocratique du Congo (RDC) et de s'attaquer aux causes profondes de la violence récurrente que connaît la région . Dans son message au Sommet international de haut niveau sur cette région, qui se tient mercredi et jeudi à Nairobi (Kenya), lu par Mary Robinson, son Envoyée spéciale pour la région, M. Ban a déclaré que le Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) représentait une ''opportunité importante'' de s'appuyer sur la dynamique générée lors de l'adoption d'un accord de paix, surnommé ''le cadre de l'espoir''. Les onze (11) pays africains, qui ont signé il y a six mois cet Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région des Grands Lacs, participent à ce sommet de deux jours, qui se déroule au siège de la représentation des Nations Unies à Nairobi. ''J'exhorte à nouveau tous les signataires de l'Accord-cadre à respecter, à titre individuel et collectif, leurs engagements, y compris en ne tolérant et n'en apportant aucune assistance aux groupes armés'', a déclaré le chef de l'ONU dans son message. M. Ban a aussi mentionné les nombreux défis qui demeurent, exprimant sa ''grave préoccupation'' devant les informations persistantes faisant état de meurtres, de recrutements forcés et de détentions illégales de civils, dont des enfants, par le Mouvement du 23 Mars (M23) et d'autres groupes armés. ''Tous les actes qui entravent ou ciblent les efforts déployés par l'ONU sur le terrain pour protéger les civils et fournir une aide humanitaire urgente ne seront pas tolérés'', a-t-il insisté. Depuis la signature de l'Accord-cadre, Mme Robinson a œuvré avec la société civile et un comité technique composé de participants régionaux, de membres de la mission de maintien de la paix des Nations Unies dans le pays (MONUSCO) et de partenaires des Nations Unies pour établir des indicateurs 'afin d'évaluer les progrès dans l'avancement de ce cadre. L'envoyé spécial doit présenter ces indicateurs lors de ce Sommet, lesquels devraient être adoptés à la prochaine réunion du mécanisme de contrôle dudit Accord-cadre, en marge du débat général de l'Assemblée générale de l'ONU à New York en septembre. Dans son message, M. Ban a encouragé toutes les parties à conclure dès que possible les pourparlers dits de Kampala entre le gouvernement de la RDC et les rebelles du M23, qui se tiennent sous les auspices du président de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, le président ougandais Yoweri Museveni. Depuis la mi-mai, cette région a connu des attaques répétées menées par le M23 contre les positions des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), dans une tentative apparente de progresser sur Goma et Saké. Compte tenu du risque élevé que ces attaques font peser sur la population civile de la région de Goma et Saké, la MONUSCO a indiqué qu'à compter du 30 juillet 2013, un délai de 48 heures serait accordé à toute personne dans la région ne faisant pas partie des forces de sécurité nationales pour rendre son arme dans une base de la MONUSCO. Dépassé 1er août 2013, lesdites personnes seront considérées comme une menace imminente de violence physique à la population civile et la MONUSCO prendra toutes les mesures nécessaires, y compris l'usage de la force, pour les désarmer, dans le respect de son mandat.