La Russie a qualifiée vendredi d'"inacceptables" les appels de pays européens à faire pression sur l'ONU et en faveur de l'usage de la force contre le régime syrien, suite aux allégations faisant état de l'utilisation par Damas d'armes chimiques. "Dans ce contexte de nouvelle vague de propagande antisyrienne, nous pensons que les appels de quelques capitales européennes à faire pression sur le Conseil de sécurité de l'ONU et à décider dès maintenant de recourir à la force sont inacceptables", a affirmé dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry se sont prononcés vendredi pour une "enquête objective" des experts de l'ONU sur les allégations concernant l'utilisation d'armes chimiques par les forces du régime syrien. Jeudi, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait déclaré qu'une "réaction de force" était nécessaire si l'usage d'armes chimiques était "avéré". Vendredi, le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a affirmé que Londres pensait à "une attaque chimique du régime d'Assad à grande échelle" et voulait que "les Nations unies puissent l'établir". "La Russie continue de suivre de très près les développements autour de la prétendue attaque chimique. Il apparaît de plus en plus de nouveaux témoignages selon lesquels cette action criminelle avait un caractère clairement provocateur", a estimé le ministère. Selon ce dernier, il n'y a pas de signes" montrant que l'opposition syrienne est "prête à garantir la sécurité et l'efficacité des experts(de l'ONU) dans leurs travaux sur ce territoire contrôlé par les rebelles". "Cela empêche de fait une enquête sur un possible recours à des armes chimiques en Syrie, à laquelle appellent de nombreux pays et la Russie", a-t-il ajouté. L'opposition syrienne a accusé mercredi le régime d'avoir tué plus de 1.300 personnes à l'aide d'armes chimiques près de Damas. Les autorités syriennes ont, de leur côté, démenti l'utilisation de ce type d'armes, soulignant qu'"Il s'agit d'une tentative pour empêcher la commission de l'ONU d'enquête sur les armes chimiques de mener à bien sa mission".