Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a estimé lundi que des frappes américaines en Syrie pourraient "reporter pour longtemps, voire à jamais" la tenue d'une conférence de paix pour résoudre la crise syrienne. "Si l'action annoncée par le président américain (Barack Obama), au grand regret de nous tous, a lieu, (...) cela va reporter pour longtemps, voire à jamais, les perspectives de cette conférence" de paix dite "Genève-2", a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse avec son homologue sud-africaine Maite Nkoana-Mashabane, en visite à Moscou. A la suite d'une attaque présumée à l'arme chimique dans la banlieue de Damas le 21 août, attribuée par les Etats-Unis au régime du président Bachar al-Assad, le président Barack Obama a demandé au Congrès américain de voter en faveur de frappes aériennes en Syrie. La Russie membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, s'est opposée à toute intervention militaire étrangère en Syrie, jugeant que les informations sur l'utilisation d'armes chimiques près de la capitale Damas et impliquant le régime syrien "ne sont absolument pas convaincantes". La Russes, les Etats Unis et l'ONU s'efforcent depuis plusieurs mois de mettre sur pied une conférence de paix dite Genève 2, qui doit offrir une solution politique négociée entre Damas et la rébellion. Cette conférence doit reprendre les lignes d'un accord international signé à Genève le 30 juin 2012, mais jamais appliqué, dessinant les contours d'une transition politique en Syrie. Ce deuxième volet du "processus de Genève" devait initialement se tenir en juin, puis en juillet, mais souffre des désaccords majeurs sur son objectif et ses participants, ainsi que de la poursuite de la guerre qui a fait plus de 100.000 morts en deux ans et demi.