Le nombre de personnes inscrites au chômage en Espagne, en récession depuis deux ans, a baissé en août pour le sixième mois consécutif, mais reste à un niveau élevé, à 4,7 millions, a annoncé mardi le ministère de l'Emploi. La quatrième économie de la zone euro comptait juste 31 chômeurs de moins qu'en juillet mais il s'agit de la première baisse pour un mois d'août depuis l'an 2000, souligne le ministère dans un communiqué. La tendance à la baisse est confirmée par l'Institut national de la statistique (Ine), qui utilise une méthode de calcul différente et sert de référence, et qui a annoncé le 25 juillet une baisse du chômage au deuxième trimestre, la première en deux ans, à 26,26%. C'est également la première fois que le chômage baisse six mois d'affilée depuis 2006, avec 149.940 chômeurs en moins sur cette période, note le ministère. Le pays, qui accumule les trimestres de recul du PIB depuis mi-2011, compte encore 4.698.783 demandeurs d'emploi. Sur un an, ce sont 73.149 chômeurs supplémentaires. En chiffres corrigés des variations saisonnières, le nombre de chômeurs baisse de 13.700 personnes à 4,87 millions. Par rapport à juillet, le chômage baisse dans les secteurs de la construction (-0,41%), de l'agriculture (-1,1) mais augmente dans les services (+0,37%) et de l'industrie (+0,66). Chez les jeunes de moins de 25 ans, le collectif le plus affecté avec un taux de chômage de 56,1% selon l'Ine, le nombre de chômeurs a baissé sur les 12 derniers mois de 6,9%, soit 29.957 personnes inscrites en moins. Ces données du ministère de l'Emploi sont différentes des chiffres trimestriels publiés par l'Ine, qui comptabilise l'ensemble de la population qui recherche activement un emploi. Fin juin, le pays de 47 millions d'habitants comptait 5.977.500 chômeurs, selon cet institut, soit 26,26% de la population active. Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé récemment que l'Espagne pourrait bientôt sortir de la récession mais s'est inquiété du "niveau inacceptable" du chômage dans ce pays, appelant notamment à une baisse des salaires. "Historiquement, l'Espagne n'a jamais créé d'emploi avec une croissance inférieure à 1,5%", a rappelé le Fonds, estimant qu'"il faut donc une croissance plus forte ou plus riche en emplois". L'Espagne est soumise depuis 2012 à un plan d'austérité inspiré par les institutions européennes afin de redresser ses comptes publics, qui prévoit 150 milliards d'euros d'économies d'ici à la fin 2014. Mais cette politique d'austérité a contribué à creuser la récession, avec un recul du PIB de 1,3% attendu en 2013.