Le Syrie a affirmé mardi que les pays occidentaux cherchaient à imposer leur volonté au peuple syrien notamment par la résolution "contraignante" sur le désarmement chimique suite aux "preuves convaincantes" dont à fait état l'ONU sur l'utilisation de gaz sarin dans le pays. Le ministère syrien des Affaires étrangères a affirmé dans un communiqué que "les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont levé le voile sur leur véritable objectif (..) qui est d'imposer leur volonté au peuple syrien" et de soutenir "les groupes terroristes armés", dans un conflit qui a coûté la vie, selon l'ONU, à plus de 110.000 personnes en deux ans et demi. Le ministère répond ainsi à l'intention affichée des pays occidentaux d'accentuer leur soutien à l'opposition syrienne. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a affirmé lundi que le président syrien Bachar al-Assad avait perdu "toute légitimité" pour diriger la Syrie et que les pays occidentaux feraient tout ce qui est en leur pouvoir "pour aider le peuple syrien à sortir du chaos et de la violence", tandis que le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a annoncé l'organisation la semaine prochaine à New York d'une "grande réunion internationale autour de la coalition nationale syrienne (opposition)". Selon le ministère syrien, "le prétendu soutien des Etats-Unis et de leurs alliés à une solution politique à la crise en Syrie (...) contredit leurs tentatives permanentes (...) d'imposer leurs conditions et de soutenir des groupes qui pratiquent la violence et le terrorisme en Syrie". "Bachar al-Assad est le président légitime choisi par le peuple syrien", a rappelé le ministère, soulignant qu'"il le restera tant que le peuple syrien le voudra". Les alliés américain, français et britannique sont tombés d'accord pour parvenir à une résolution "forte et contraignante" à l'ONU et obliger Damas, selon un "calendrier précis", à dresser l'inventaire de son arsenal chimique et à le faire vérifier jusqu'à son démantèlement d'ici la mi-2014. Efforts de pays occidentaux pour une résolution "forte" contre Damas Les Etats-Unis et leurs alliés poursuivaient mardi leurs efforts diplomatiques, notamment en Russie, en vue d'une résolution forte du Conseil de sécurité sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien, au lendemain de la publication d'un rapport des experts de l'ONU sur l'utilisation de gaz sarin dans l'attaque perpétrée le 21 août près de Damas. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, devait recevoir dans la journée son homologue français Laurent Fabius, alors que le secrétaire d'Etat américain John Kerry doit lui accueillir jeudi son homologue chinois Wang Yi. Moscou et Pékin ont opposé à plusieurs reprises leur veto à des résolutions du Conseil de sécurité contre la Syrie. Pour M. Lavrov, si quelqu'un veut menacer, chercher des prétextes pour des frappes, "c'est une voie qui suggère à l'opposition au régime qu'on attend d'eux de nouvelles provocations, et c'est même une voie qui peut saper définitivement la perspective de Genève 2", la conférence de paix que la communauté internationale tente d'organiser pour mettre fin à la crise syrienne. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a présenté lundi aux 15 membres du Conseil de sécurité un rapport des inspecteurs onusiens qui ont enquêté sur le terrain après l'attaque aux armes chimiques du 21 août près de Damas. Sans désigner de responsables, Ban Ki-moon a fait état de "preuves flagrantes et convaincantes" sur le recours au gaz sarin. D'après le document, "des armes chimiques ont été utilisées sur une échelle relativement grande" au cours du conflit syrien "contre des civils, y compris des enfants". Néanmoins, un expert des questions stratégiques de la Syrie, le général Salim Harba a expliqué mardi que "le rapport des experts onusiens n'a pas apporté d'éléments nouveaux sur l'utilisation d'armes chimiques à Ghouta" près de Damas, rappelant que le gouvernement syrien avait initialement proposé qu'un comité d'enquête international vienne en Syrie pour s'enquérir de la situation sur le terrain. "Damas avait déjà reconnu l'utilisation d'armes chimiques par des groupes terroristes", a-t-il insisté. Début prochainement du programme de destruction des armes chimiques L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé le début du programme de destruction du stock d'armes chimiques en Syrie pour les prochains jours. "La Syrie rejoint la Convention (sur les armes chimiques) dans des circonstances exceptionnelles. Il est dès lors attendu que le début du programme en vue d'éliminer les armes chimiques en Syrie soit une question de jours", a assuré lundi l'OIAC, affirmant que plusieurs de ses experts "sont déjà au travail et préparent une feuille de route anticipant les différents défis en vue de vérifier les stocks déclarés de la Syrie". Les autorités syriennes devront fournir "au plus vite", une liste détaillée de l'arsenal chimique syrien. "L'exactitude de ce qui aura été révélé" sera vérifiée par des experts de l'OIAC qui effectueront des visites sur place, a précisé l'organisation, qui a souligné que la Convention sur l'interdiction des armes chimiques entrera en vigueur le 14 octobre pour la Syrie. Sans évoquer de frappes militaires, le SG de l'ONU, Ban Ki-moon a demandé au Conseil de sécurité de prévoir des "conséquences" dans "une résolution claire" si Damas ne respecte pas le plan de démantèlement de son arsenal chimique.