L'Association culturelle des arts de la scène "Forsane Er'Rokh" (Les cavaliers de la scène) d'Adrar a présenté mardi, au Théâtre national algérien (TNA), "El Djidar" (Le mur), une pièce de théâtre dédiée à la cause palestinienne lors du deuxième soir des Journées du Théâtre du Sud qui se poursuivent jusqu'au 30 septembre courant. Ecrite et mise en scène par Okbaoui Cheikh, la pièce tente d'apporter des éléments de réponses à la situation qu'endure les Palestiniens depuis plus d'un demi-siècle, dans un texte poignant, écrit dans le genre épique où la force du verbe s'est suffi à elle-même. "Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie", une poésie lue par son auteur, le grand Mahmoud Darwich, dans un enregistrement sonore, a servi de base à la conception de la pièce qui s'est déployée sur la scène du TNA, dans un niveau de prestation hautement appréciable. Dans le premier tableau constituant la scène d'exposition, alors que le repère spatio-temporel de la pièce est fixé, il est suggéré de trouver une solution au problème du mur, construit par l'ennemi pour se protéger, isolant les palestiniens sur leur propre territoire. Scrupuleusement respectée, la chronologie historique des évènements -qui ont mené à l'état actuel des choses en Palestine- a été savamment passée en revue. Evacuant toute éventualité de conflit physique, les débats autour des solutions à trouver pour détruire ce mur se sont déroulés dans la réflexion entre fils d'une même nation qui n'arrivaient plus à ébaucher le moindre plan commun. "En fait, ce mur pourrait représenter l'ensemble des politiques qui ont engendré plus de divisions et donc jusque-là vaines, menées contre l'occupation israélienne (...), il pourrait aussi symboliser tous les préjugés que dressent les uns contre les autres, entravant toute possibilité d'union contre l'ennemi", explique le metteur en scène. Dans un décor presque nu, la scénographie a été constituée d'un drap blanc faisant office d'écran, support à la projection de l'image du mur, d'un large périmètre noir au sol, symbolisant l'embargo auquel ont été soumis les palestiniens et enfin des pierres et des cailloux jonchant la scène. Les lumières et le son ont bien accompagné la trame, créant les atmosphères adéquates à chaque scène de la pièce qui a duré une heure et cinq minutes et s'est terminée par l'implication du public auquel on a donné des pierres qu'il a jetées contre le mur, sous la voix impavide de Mahmoud Darwich lisant la même poésie. Issu de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle (Ismas de Bordj El Kiffan à Alger), l'auteur et metteur en scène Okbaoui Cheikh, originaire d'Adrar, s'est entouré de Benchernine Idris, Abde Rebbi Belkacem, Boughir Hamza et Khaber Djamel, jeunes comédiens, de Tizi Ouzou et de Béjaïa, encore en formation au même institut, créant une synergie autour d'un projet domicilié à Adrar. "Le dossier palestinien doit faire partie de nos projets artistiques, c'est une expérience louable qui a créé une bonne chimie entre nous, dans l'application stricte des normes académiques, ce qui, à mon sens, a donné lieu à un travail de bonne facture", a conclu le metteur en scène. Regroupant une dizaine de représentations, les Journées du Théâtre du Sud se poursuivent jusqu'au 30 septembre en cours, avec au programme de la troisième soirée, la ville de Ouargla, avec une pièce intitulée "El Boukaâ Es'Sawda".