Les visionnages des longs-métrages en compétition à la 7ème édition du Festival d'Oran du film arabe (FOFA) se poursuivent en drainant un public toujours aussi nombreux à la salle Maghreb (ex-Régent). La présence d'illustres cinéastes et comédiens a suscité, mercredi, l'admiration des amoureux du 7ème Art qui ont pris plaisir à côtoyer le réalisateur algérien Ahmed Rachedi accompagné de l'acteur Hassan Kechache, le héros de son film "Benboulaid", ainsi que le célèbre artiste syrien Assaad Fedha. Ahmed Rachedi était aussi présent en sa qualité de président du jury chargé de l'appréciation des longs-métrages en compétition officielle, dont la première séance a été consacrée au film "Les mécréants" (el maghdoub alayhoum) du cinéaste marocain Mohcine Besri. La lutte contre l'obscurantisme constitue la thématique centrale de cette fiction qui s'ouvre, selon le synopsis, sur l'ordre donné par leur chef spirituel à trois jeunes islamistes pour kidnapper un groupe de jeunes comédiens partant en tournée avec leur dernière création. Arrivés sur le lieu de détention, les kidnappeurs se trouvent coupés de leur base. S'ensuit alors un huis clos de sept jours au cours desquels les deux camps sont amenés à cohabiter, s'affronter et remettre en question leurs préjugés mutuels. Avant sa sortie en salles en mars dernier, "Les mécréants" a été sélectionné dans plusieurs festivals, remportant des Prix au Maroc et dans d'autres pays, dont celui du meilleur film arabe lors du 35ème Festival du Film international du Caire (Egypte, 2012). Ce film est le premier long-métrage du cinéaste Mohcine Besri qui, à 42 ans, cumule des courts-métrages et des contributions en qualité de comédien, conseiller en écriture théâtrale et assistant à la réalisation au cinéma et à la télévision. La deuxième séance de cette journée a vu la projection du film "Le monde" (titre original : Die Welt) du tunisien Karim Alexander Pitstra dont l'œuvre est basée en partie sur son vécu de fils d'immigré aux Pays-Bas. Ce film semi-biographique a permis au cinéaste, âgé de 34 ans, d'exprimer son propre ressenti par rapport aux aspirations des jeunes Tunisiens dans le contexte post-révolutionnaire, le synopsis soulignant que "pour beaucoup de Tunisiens l'Europe est la terre promise qui semble tout près, surtout depuis la révolution du Jasmin". L'histoire est celle d'Abdallah, âgé de 22 ans, qui passe son quotidien comme vendeur dans une boutique de vente de DVD en plein centre de Tunis avec un salaire dérisoire, rêvant aussi de tenter la traversée de la Méditerranée, jusqu'au jour où il fait la rencontre d'Anna, 36 ans. "Le monde" est le premier long-métrage de Karim Alexander Pitstra qui a réalisé plusieurs courts-métrages tout en intervenant dans différents segments de la cinématographie comme la production de films d'entreprises et en qualité de caméraman. La compétition des longs-métrages comprend au total 14 œuvres représentantes de dix pays, à savoir l'Algérie, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, les Emirats arabes unis, la Jordanie, le Koweit, le Liban, le Maroc, la Syrie et la Tunisie.