La Commission européenne a annoncé mardi sa volonté d'organiser une grande opération de "sécurité et de sauvetage" en Méditerranée, après la tragédie du naufrage d'immigrés africains au large de l'île italienne de Lampedusa. "Je vais proposer aux Etats membres d'organiser une grande opération de sécurité et de sauvetage en Méditerranée, de Chypre à l'Espagne", a déclaré la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, Cecilia Malmstrém, à son arrivée à une réunion des ministres européens de l'Intérieur à Luxembourg. "Je vais demander le soutien et les ressources nécessaires pour faire cela, pour sauver plus de vies", a-t-elle expliqué en précisant que l'opération serait menée par Frontex, l'agence de surveillance des frontières européennes. Mme Malmstrém accompagnera mercredi le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, lors de son déplacement à Lampedusa, ou plus de 200 migrants ont péri dans le naufrage de leur embarcation. Au-delà de cette proposition, les pays du nord de l'UE ont refusé de modifier les règles sur l'asile pour aider l'Italie après la tragédie de Lampedusa. "Je ne crois pas que ce soit le jour" pour une telle décision sur l'asile, a déclaré Mme Malmstrém. "Dublin II n'a pas à être modifié", a affirmé le ministre allemand, Hans-Peter Friedrich. L'accord de Dublin impose aux pays d'arrivée de traiter les demandes d'asile et d'assurer l'hébergement des demandeurs. "L'Allemagne est le pays qui traite le plus grand nombre de demandes d'asile en Europe", a insisté M. Friedrich. Ses homologues suédois Tobias Billstrém et danois Morten Bodskov lui ont fait écho. "L'UE a tous les instruments nécessaires pour faire face", a affirmé M. Bodskov. "Tous les Etats devraient faire aussi bien que la Suède et l'Allemagne" en matière d'asile, a commenté M. Billstrém. Sur 28 Etats membres, 24 se sont opposés à une modification des règles en matière d'asile lorsque cette demande d'un partage du fardeau est mise sur la table des ministres. Mme Malmstrém a indiqué qu'elle allait demander aux Etats membres de faire leur "maximum pour réinstaller" plus de réfugiés, en expliquant qu'aujourd'hui, "il y a six ou sept pays qui prennent toute la responsabilité".