Un expert indépendant des Nations unies et deux organes de défense des droits de l'homme ont souligné vendredi l'importance des partenariats dans la réponse à apporter au fléau mondial de la traite des personnes. ''Le partenariat est l'épine dorsale des efforts coordonnés et efficaces pour mettre en œuvre une approche fondée sur les droits humains et capable d'appréhender ce phénomène sous toutes ses facettes'', ont déclaré conjointement une experte de l'ONU, le Conseil de l'Europe et l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE). La coopération entre les pays d'origine, de transit et de destination, mais aussi avec les mécanismes régionaux et internationaux, ainsi qu'avec le secteur privé et les organisations de la société civile, ''est essentielle pour une réponse globale à la traite des personnes'', ont-ils insisté. La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, Joy Ezeilo, a rappelé que la traite est une violation grave des droits de l'homme qui conduit à d'autres violations. ''Les droits des victimes doivent être le cœur battant de tous les efforts pour éradiquer ce phénomène qui livre des milliers de femmes, de filles, d'hommes et de garçons à l'exploitation et à une violence profonde'', a déclaré Mme Ezeilo. La traite des personnes est une économie informelle qui piège environ 21 millions d'hommes, de femmes et d'enfants dans le travail forcé. L'Organisation internationale du Travail (OIT) estime à 32 milliards de dollars par an le chiffre d'affaires généré à elle seule par l'industrie du sexe. En outre, près d'un tiers de toutes les victimes de la traite humaine officiellement recensées à travers le monde entre 2007 et 2010 étaient des enfants, d'après un rapport publié de 2012 de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), qui s'est appuyé sur les données de 132 pays. Le président du Groupe d'experts du Conseil de l'Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains (GRETA), Nicolas Le Coz, a souligné de son côté que les pays ont une responsabilité en vertu des droits international et européen pour assurer la protection des victimes et de poursuivre en justice les trafiquants. ''Compte-tenu des proportions inquiétantes prises par la traite des êtres humains, il y a urgence à passer d' un modèle de sécurité nationale à une approche fondée sur les droits de l'homme afin de mieux identifier les problèmes et aider les victimes de la traite qui sont souvent des migrants sans papiers'', a expliqué M. Le Coz.