La majorité des enseignants ont poursuivi dimanche leur grève pour la troisième semaine suscitant "la colère et l'inquiétude" des élèves et de leurs parents. Lors d'une tournée dans certains lycées de la capitale, l'APS a constaté que la grève à laquelle a appelé le CNAPEST se poursuivait en raison de l'absence d'un compromis entre les grévistes et le ministère de l'Education nationale. Des élèves du lycée Boualam Dekar (Garidi II) arrivés tôt devant leur établissement scolaire espéraient reprendre les cours normalement mais ils ont vite désenchanté en apprenant que leurs enseignants poursuivaient leur mouvement de grève. Le fait d'entamer une année scolaire avec une grève risque d'hypothéquer l'avenir des élèves, s'est indignée Asma, élève de classe terminale "sciences naturelles et vie". Abdelkrim, également en classe terminale "Maths techniques" a exprimé son inquiétude quant à l'impact de cette grève sur l'avenir des élèves, ajoutant qu'après la reprise des cours, les enseignants s'emploieront à terminer le programme scolaire sans se soucier de la capacité d'assimilation des élèves. Au lycée Idrissi (place du 1er mai), le père de Zahra, élève de troisième année secondaire affirme vivre un "grand stress" à cause de cette grève qui "prend en otage" l'avenir de sa fille et l'"oblige" à s'absenter de son travail. La mère d'un autre élève a, quant à elle, exprimé sa crainte et son inquiétude, expliquant que cette grève l'a contrainte à recourir "à des cours particuliers pour rattraper le retard accusé tout en étant persuadée qu'ils ne remplaceront en aucun cas les cours dispensés en classe. Le président de la Fédération nationale des associations de parents d'élèves, Khaled Ahmed, a pour sa part dénoncé cette grève qu'il "rejette complètement" d'autant que "le licenciement d'un membre du CNAPEST est à l'origine de la grève, en sus d'autres revendications". Il a souligné que cette grève était "une violation du droit de l'élève à l'éducation consacré par l'article 53 de la Constitution". Par ailleurs, les enseignants de certains lycées comme "Ibn Nas" (place du 1er mai) ont refusé, dès le début, de rejoindre le mouvement de protestation. Le CNAPEST avait appelé le 7 octobre à une grève pour revendiquer le règlement de certaines questions d'ordre socioprofessionnel dont la révision des statuts des travailleurs de l'Education, la réhabilitation des anciens enseignants exclus de la promotion, car ne disposant pas de diplôme universitaire, le dossier de la médecine du travail, le logement, la prime de zone qui est encore calculée sur le salaire de base de 2008 et la réintégration du syndicaliste licencié. Le ministre de l'Education nationale, Abdellatif Baba Ahmed, qui a rencontré samedi une délégation du CNAPEST a averti qu'"il sera procédé à une retenue sur salaire des enseignants ayant participé à la grève du 7 au 10 octobre". "Dans le cas où les enseignants grévistes ne réintègrent pas leur poste, demain dimanche, le week-end sera également défalqué de leur salaire", avait mis en garde le ministre, ajoutant que "s'ils persistent dans leur grève nous appliquerons la loi et chaque journée de grève sera défalquée du salaire".