Les experts de l'ONU qui enquêtent sur les sites d'attaques chimiques présumées en Syrie, poursuivaient dimanche leur mission au lendemain de l'adoption par le Conseil de sécurité d'une résolution sur l'arsenal chimique syrien, qualifiée d'avancée pour la communauté internationale qui place ses espoirs en la conférence de Genève II pour une issue politique à la crise. Les experts, arrivés mercredi dans la capitale syrienne pour leur deuxième visite en deux mois afin de déterminer si des armes chimiques ont été utilisées, sont partis dimanche à bord de quatre véhicules de l'ONU vers une destination non précisée. L'équipe a entamé jeudi ses travaux qui consistent à enquêter sur sept sites où des attaques chimiques auraient eu lieu, selon des informations fournies par l'opposition et le gouvernement syrien. Trois de ces sites se trouvent près de la capitale : Bahhariyé, près de Damas (22 août), Jobar, un quartier périphérique du nord-est de Damas (24 août) et Achrafié Sahnaya, dans la province de Damas (25 août). Les autres secteurs sont dans le nord du pays. Au cours de leur mission actuelle, les experts "ont reçu plusieurs documents et échantillons et ont mené plusieurs interviews", avait précisé vendredi l'ONU, ajoutant qu'ils devaient conclure leur travail lundi 30 septembre. Les experts, dirigés par Aake Sellstrom, avaient déjà enquêté sur une attaque à l'arme chimique le 21 août près de Damas. Dans leur rapport publié à la mi-septembre, ils avaient conclu à l'utilisation de gaz sarin à une large échelle dans cette attaque, sans pointer du doigt les responsables de cette attaque. Vendredi, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté la résolution 2118, sa première sur la Syrie depuis le début du conflit en mars 2011, qui contraint Damas à détruire la totalité de ses armes chimiques en moins d'un an. Cette résolution fait suite à l'accord conclu à Genève mi-septembre entre Américains et Russes afin d'éviter une intervention militaire en Syrie, une menace brandie par Washington et Paris en réponse à une attaque à l'arme chimique le 21 août. Ce texte a été salué par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon comme un "premier signe d'espoir en Syrie depuis longtemps". M. Ban avait annoncé vendredi que la conférence de paix sur la Syrie dite de "Genève 2" devrait se tenir mi-novembre pour tenter d'amorcer une transition politique en Syrie. Genève II relance l'espoir d'une solution politique C'est dire que la communauté internationale fonde ses espoirs sur la réunion de Genève II après celle tenue en juin 2012, en vue de mettre fin au conflit, en réunissant sur la même table pouvoir et opposition. Ahmad Jarba, le chef la Coalition nationale syrienne (opposition) a affirmé au chef de l'ONU que la Coalition était disposée à envoyer une délégation à Genève II. Le gouvernement syrien, qui s'était dit disposé à participer à cette conférence, a appelé les pays soutenant les rebelles à mettre un terme à leur assistance pour mettre fin au conflit. Si les Etats-Unis, l'Europe et quelques pays du Golfe "arrêtaient leur soutien et adoptaient réellement la solution politique, la crise pourrait prendre fin d'ici quelques semaines", a affirmé le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem. Concernant Genève II, M. Wouallem est catégorique : "pas question de discuter de l'avenir du président Al-Assad, c'est dans la Constitution" syrienne. Sur le terrain les violences continuent. Dimanche au moins neuf personnes, dont des enfants de moins de 18 ans, ont été tuées dans un raid aérien mené par l'armée contre un établissement scolaire à Raqa, ville prise par des rebelles, dans le nord syrien, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Toujours d'après l'OSDH, au moins 19 soldats ont été tués et 60 blessés dans une offensive des rebelles dans la nuit de samedi à dimanche contre des postes militaires à Nasseriya al-Qalamoun, au nord de Damas.