Les forces de l'opposition laïque tunisienne ont décidé de suspendre leur participation au dialogue national, qui a été reporté à vendredi, en exigeant "un engagement écrit et formel" du gouvernement à démissionner. Le Front populaire décide la suspension de sa participation au dialogue national en attendant "un engagement clair et explicite sur la démission du gouvernement", sur la base de la Feuille de route, a indiqué l'agence tunisienne TAP, citant un cadre dirigeant de l'opposition. "Nidaa Tounès (un important parti d'opposition) considère que la reprise du dialogue n'est pas faisable (...) sans un engagement formel et écrit du gouvernement à démissionner", a estimé ce parti, dirigé par l'ex-Premier ministre post-révolutionaire Béji Caïd Essebsi. L'opposition réclame que le gouvernement, dirigé par le parti d'Ennahda, s'engage à démissionner dans les trois semaines suivant le lancement des négociations pour laisser la place à un cabinet d'indépendants. Ces pourparlers, prévus à l'origine mercredi, ont été reportés à vendredi matin, les détracteurs du pouvoir jugeant que le Premier ministre Ali Larayedh n'avait pas répondu à leur condition en annonçant qu'un "engagement sur le principe de renoncer au gouvernement" sans évoquer de calendrier. Ils sont prévus à 09H00 GMT, selon le syndicat UGTT, principal médiateur de la crise et organisateur des négociations. Outre la mise en place d'un cabinet apolitique, ces négociations, sans cesse reportées, doivent aboutir à l'adoption de la Constitution, en cours d'élaboration depuis deux ans, la rédaction d'une loi électorale et des dates pour les prochains scrutins. Le gouvernement est entraîné depuis trois mois dans une grave crise politique notamment après l'assassinat d'un opposant dans une profonde crise politique nourrie par l'essor des groupes extrémistes armés.