La responsable de la puissante commission du Renseignement du Sénat américain a indiqué lundi être farouchement opposée à l'espionnage de dirigeants alliés des Etats-Unis et va lancer "un réexamen majeur" des opérations américaines d'espionnage. "Il m'apparaît clairement que certaines activités de surveillance ont été menées pendant plus de 10 ans sans que la commission sénatoriale sur le Renseignement n'en soit informée de manière satisfaisante", a déclaré la démocrate Dianne Feinstein. "Le Congrès a besoin de savoir exactement ce que notre communauté du renseignement fait", a-t-elle ajouté. "A ce titre, la commission va lancer un réexamen majeur de tous les programmes d'espionnage". "En ce qui concerne la collecte de renseignement sur les dirigeants des alliés des Etats-Unis, dont la France, l'Espagne, le Mexique et l'Allemagne, je le dis sans équivoque : j'y suis farouchement opposée". "A moins que les Etats-Unis ne soient engagés dans un conflit avec un pays ou qu'il y ait un besoin urgent pour ce type de surveillance, je ne pense pas que les Etats-Unis devraient recueillir des données sur les appels téléphoniques ou les emails de présidents ou de Premiers ministres amis", a poursuivi l'influente sénatrice démocrate. "D'après les éléments dont je dispose, le président Obama n'était pas informé du fait que les communications de la chancelière Angela Merkel étaient recueillies depuis 2002. C'est un gros problème", a-t-elle ajouté. La tempête provoquée par une cascade de révélations sur les écoutes de l'Agence nationale de sécurité (NSA) en Europe n'avait pas faibli lundi en Espagne, où selon le quotidien espagnol El Mundo, plus de 60 millions d'appels téléphoniques ont été espionnés en un mois, mais aussi en Allemagne, où les révélations sur l'espionnage présumé d'un téléphone portable de la chancelière ont créé un choc.