L'émissaire international Lakhdar Brahimi s'est entretenu mercredi à Damas avec le président Bachar al Assad dans le cadre des préparatifs de la conférence de paix sur la Syrie dite Genève II, réfutée par une vingtaine de groupes armés malgré les progrès enregistrés en matière de coopération du gouvernement syrien avec l'ONU dans le dossier des armes chimiques. M. Brahimi et le président syrien Bachar al-Assad ont entamé à Damas des entretiens dans le cadre des préparatifs de Genève II deux jours après son arrivée dans la capitale syrienne. Aucune information n'a encore été filtrée sur la teneur son entretien à Damas avec M. al Assad. L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe avait entamé le 19 octobre une tournée régionale pour préparer une conférence de paix, à l'initiative de la Russie et des Etats-Unis, espérée pour fin novembre après de multiples reports. Il s'était déjà rendu en Turquie, en Jordanie, en Irak, en Egypte, au Koweït, au sultanat d'Oman, au Qatar, en Iran et au Liban. Lors d'un entretien mardi avec le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, l'émissaire international avait assuré que les "points de vue étaient convergents sur l'importance de mettre fin à la violence, au terrorisme, au respect de la souveraineté de la Syrie, à l'unité de son territoire". M. Brahimi a aussi affirmé que le rôle du président al-Assad est déterminant dans la gestion de la phase de transition en Syrie, indiquant que "seuls les Syriens peuvent choisir leur dirigeant et décider du présent et de l'avenir de la Syrie. Le peuple syrien ne permettra à aucune partie étrangère de se substituer à lui pour choisir son gouvernement et de déterminer ses pouvoirs et ses tâches", a-t-il souligné. Par ailleurs, le Parlement arabe a affirmé son appui à la tenue de la conférence de Genève II pour trouver une solution qui permettra la réalisation des aspirations du peuple syrien à la démocratie, refusant toute ingérence étrangère en Syrie et insistant sur le respect de l'intégrité des territoires syriens. Concernant le dossier des armes chimiques, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déclaré dans un rapport transmis au Conseil de sécurité de l'ONU, que la Syrie a respecté le délai fixé au 1er novembre pour détruire ses moyens de production d'armes chimiques, tout en reconnaissant que "le gouvernement syrien a fait part d'une coopération totale". L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé dimanche que la Syrie avait soumis le 24 octobre sa déclaration initiale formelle, couvrant son programme d'armes chimiques avec un plan général pour la destruction de celles-ci. Pékin a, pour part, salué cette démarche, indiquant que la soumission de ce plan de la part de la Syrie est en accord avec la date limite fixée par le Conseil exécutif de l'OIAC le 27 septembre 2013, exigeant une déclaration initiale complète avant le 27 octobre 2014. L'opposition syrienne divisée Une vingtaine de groupes armés syriens, dirigés de l'étranger, rejettent la conférence de Genève II, et menacent de "juger" pour "trahison" devant des tribunaux les éventuels participants à la conférence. La Coalition de l'opposition syrienne a repoussé la date fixée pour trancher sur sa participation ou non à la conférence de paix au 9 novembre prochain. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a jugé "révoltantes et inacceptables" les menaces de certains groupes rebelles syriens à l'encontre de ceux qui dans l'opposition voudraient participer à la conférence de Genève II. La secrétaire générale adjointe des Nations unies pour les Affaires humanitaires, Valerie Amos, avait indiqué qu'il existe plus de 2.000 groupes armés en Syrie, et que "les affrontements entre ces groupes sont de plus en plus communs et les principales voies d'accès humanitaires ont été coupées en raison des violents combats". Suite au compte-rendu au Conseil de sécurité de l'ONU, Mme Amos a réitéré, sa déception quant au manque de progrès dans les efforts pour alléger les souffrances en Syrie, indiquant que "ce que nous voyons est une aggravation de la crise, de plus en plus de personnes sont touchées, et je suis particulièrement préoccupée par la nature extrêmement violente et brutale des conflits".