La romancière Ahlam Mosteghanemi a révélé, dimanche à Batna, toute sa passion pour les Aurès, estimant "évident" que les héros de son dernier roman "Al Assouad yalikou biki" ("Le noir te sied") soient originaires de Merouana (Batna). S'exprimant devant des centaines d'universitaires venus de plusieurs wilayas dans l'est du pays, réunis à la salle de conférences de l'université Hadj-Lakhdar, l'écrivaine, élégamment vêtue d'une "mlahfa" (tenue traditionnelle chaouie), a indiqué, émue, que la ville de Merouana "a tout pour être immortalisée dans la littérature". Certaines villes sont "construites pour être racontées dans des écrits", et Merouana "fait partie de ce type de villes que l'on raconte", a souligné la romancière, native de la cité du Vieux Rocher. Ahlam Mosteghanemi, que les critiques littéraires s'accordent à dire qu'elle a bouleversé, par ses romans, le monde de la littérature d'expression arabe, a évoqué son attachement à son pays : "Je suis Algérienne, porteuse de l'étendard algérien là où je vais". L'auteure du roman le plus vendu de par le monde arabe, "Dhakiret El Djassad" ("Mémoires de chair"), a évoqué les valeurs qu'elle a défendues à travers ses écrits et souligné les principes qui s'en dégagent via ses héros, précisant que l'écrivain "vaut les causes qu'il défend". "L'écrivain qui détient le pouvoir par le biais de ses lecteurs est responsable de ses écrits et de leurs répercussions", a-t-elle souligné, considérant que cette responsabilité et cette conscience sont "une condition essentielle à toute créativité". L'hôte des Aurès a révélé que l'immortalité pour elle est "celle des idées" qu'elle a "longtemps défendu", précisant que pour devenir "écrivain avec le "grade d'amoureux", il faut avoir cette capacité de "faire rêver les autres". L'invitée de la faculté des Lettres et des langues de l'université de Batna, et de la section de wilaya de l'Union des écrivains algériens a animé un débat autour de son expérience dans l'écriture littéraire. Ahlam Mosteghanemi, après avoir été gratifiée par le wali de Batna et le président de l'Assemblée populaire communale, devait assister à une vente-dédicace de ses romans les plus célèbres.