Les négociateurs palestiniens et israéliens se sont rencontrés, hier, dans la ville d'Al-Qods, au lendemain de la rencontre entre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Si jusque-là rien n'a filtré sur le contenu des discussions, la question sensible du tracé des frontières et de la présence militaire est appréhendée par la partie palestinienne comme une ligne rouge à défendre à tout prix. Les Palestiniens se refusent à un quelconque maintien des forces israéliennes après la conclusion d'un accord de paix, notamment dans la vallée du Jourdain comme le réclame le Premier ministre Netanyahu. Ce qui est incompatible avec la souveraineté du futur Etat indépendant. « La sécurité des frontières de l'Etat palestinien est avant tout la responsabilité de la sécurité palestinienne et seules peuvent être acceptées des forces internationales pour surveiller l'application de ce qui aura été agréé dans le statut final », a déclaré le président Abbas, dimanche dernier, lors d'une cérémonie universitaire à Ariha (Jéricho), dans l'est de la Cisjordanie. « Notre frontière orientale est avec la Jordanie, et Israël ne peut se trouver entre nous », a-t-il insisté. Le président de l'Etat de Palestine a également appelé les entreprises étrangères à « cesser d'opérer dans les colonies parce que contraire au droit international ». Il a, dans ce sens, exhorté l'Union européenne à appliquer, comme prévu, à partir de 2014, ses nouvelles « lignes directrices » excluant les territoires occupés de sa coopération avec Israël. Mais les Américains, qui parrainent les négociations de paix, s'y opposent. Ils ont demandé à l'UE de « suspendre ou reporter l'application de ces lignes directrices pendant que se tiennent ces discussions, aussi difficiles soient-elles ». Les Palestiniens ont d'ailleurs convenu de reprendre les négociations, après trois années de gel, sans se faire trop d'illusions. Car il ne fait aucun doute sur la volonté israélienne d'imposer son diktat en faisant fi de la légalité internationale. Au moment où la reprise des négociations a été laborieusement relancée, la provocation israélienne a repris de plus belle. Le gouvernement israélien venait ainsi d'autoriser la construction de milliers de logements à Al-Qods occupée et en Cisjordanie. Un signal clair qui affiche la volonté de Tel Aviv d'imposer la loi du plus fort et contre tous, en poursuivant la politique d'agression contre la bande de Ghaza, soumise à un blocus depuis juin 2007.