La demande de l'élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental devient "de plus en plus" internationale, tant la situation est "gravissime et explosive" dans les territoires occupés du Sahara occidental, a indiqué lundi le ministre délégué sahraoui pour l'Europe, Mohamed Sidati. "La demande de l'élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental acquière de plus en plus une dimension internationale tant la situation est gravissime et explosive dans les territoires occupés", a déclaré M. Sidati dans un entretien à l'APS. Il a ajouté qu'il était "plus que nécessaire" à la communauté internationale de s'investir "davantage" pour "mettre fin aux violations caractérisées" marocaines contre le peuple sahraoui, précisant que "cette colonisation représentait une insulte à la conscience universelle". "La communauté internationale, particulièrement les Nations unies, doit répondre aux cris de détresse de la population sahraouie en élargissant le mandat de la Minurso pour constater la répression et l'oppression que nous subissons au quotidien", a-t-il soutenu. Il a indiqué, dans ce sens, que le Parlement européen (PE) avait déploré le non-élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme dans les territoires occupés, précisant que le rapport Charles Tannock adopté récemment par le PE est "très clair" sur la violation des droits de l'homme. Evoquant la spoliation par le Maroc des richesses du Sahara occidental, M. Sidati a relevé notamment que les richesses halieutiques étaient exploitées en toute "illégalité" avec le soutien de la France et de l'Espagne. "Le Maroc occupe, spolie et brade les richesses de notre territoire en toute illégalité avec la complicité de la France et de l'Espagne sans que l'accord de pêche ne soit ratifié par le Parlement européen, au mépris du droit international", a-t-il souligné. S'agissant de la tournée effectuée par l'envoyé personnel du secrétaire générale de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, dans la région, M. Sidati a indiqué avoir placé "beaucoup d'espoir" en cette visite pour faire aboutir la question de la décolonisation du Sahara occidental. "Nous avons exprimé notre volonté de coopérer avec M. Ross et nous avons fait part de notre frustration pour le retard pris dans le règlement de la question du Sahara occidental", a-t-il dit, ajoutant que les Nations unies "devraient prendre leurs responsabilités sur cette question, qui n'a que trop duré". "Nous voulons une issue pacifique à ce problème qui hypothèque l'avenir de la région et constitue un obstacle pour les retrouvailles entre nos peuples", a-t-il encore soutenu. Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc avec le soutien de la France.