L'hypothèse de la mort du dirigeant historique palestinien Yasser Arafat suite à un empoisonnement au polonium a été "modérément" soutenue par un laboratoire suisse, rapportent mercredi des médias. "Les résultats soutiennent modérément l'hypothèse que la mort a été la conséquence d'un empoisonnement au polonium-210", indique un rapport de l'Institut de radiophysique de Lausanne sur les analyses effectuées sur la dépouille de l'ancien leader palestinien. "Nous avons mesuré des activités de polonium-210 dans les os et les tissus qui étaient jusqu'à 20 fois supérieures aux références de la littérature" médicale, écrivent les 10 médecins et praticiens, qui ont participé aux analyses. Yasser Arafat est mort empoisonné au polonium en 2004, a déclaré mercredi sa veuve Souha à Paris après avoir reçu ce rapport, citée par l'agence de presse Reuters. Ce rapport "confirme tous nos doutes", a-t-elle ajouté après avoir rencontré des experts suisses, l'une des trois équipes de légistes chargés d'effectuer des examens. "Il est scientifiquement prouvé qu'il n'est pas mort de mort naturelle et nous avons la preuve scientifique que cet homme a été tué", a-t-elle poursuivi. La dépouille de l'ancien leader palestinien a été exhumée en novembre 2012 à Ramallah en Palestine, huit ans après son décès, pour les besoins d'une enquête qui doit déterminer s'il est mort empoisonné, comme le pensent les Palestiniens. Une enquête pour assassinat avait été confiée quelques mois plus tôt à trois juges d'instruction de Nanterre (Hauts-de-Seine) après l'annonce par l'Institut de radiophysique de Lausanne (Suisse) de la découverte d'une quantité anormale de polonium sur des effets personnels remis par sa veuve. Yasser Arafat est décédé à l'âge de 75 ans après une courte et mystérieuse maladie, le 11 novembre 2004 à l'hôpital militaire de Percy, près de Paris. Aucune autopsie n'avait été pratiquée à l'époque, à la demande de sa veuve, et les médecins français qui l'ont soigné se sont déclarés incapables de déterminer la cause du décès. Une vingtaine de prélèvements ont été effectués après l'exhumation et des échantillons distincts ont été confiés à des équipes de médecins légistes français et suisses, ainsi qu'à une équipe d'experts russes, invités par les autorités palestiniennes à aider à l'examen.