Les participants à la conférence historique sur "Les héros de la ville de Mostaganem et du mouvement national : Dr. Bensmain comme modèle" ont mis l'accent samedi sur la nécessité d'encourager les écrits historiques et de réhabiliter les acteurs de la Révolution et les héros de cette ville. Lors de cette rencontre, organisée à l'occasion du 59e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de novembre, à l'initiative de l'association "Sidi Saïd wa salihine-Mesk el Ghanaïm", l'accent a été mis sur l'importance d'écrire l'histoire de la Révolution algérienne et de faire connaître ses héros pour mieux préserver la mémoire collective. M. Djelabet El-Mekki a relaté le parcours du Dr. Boumediene Bensmain (1915-1974) le qualifiant d'homme de principe qui a des valeurs humaines, rappelant qu'il fut membre fondateur et secrétaire général du Croissant-Rouge algérien de 1958 à 1960. Bensmain, qui était médecin du Front de libération nationale (FLN) de 1956 à 1962, fut chargé diplomatique du Gouvernement provisoire de la République algérienne de 1960 à 1962 et du transfert des blessés vers l'Europe de l'est, a-t-il rappelé. M. El Mekki a précisé, à ce propos, que les médecins Bensmain et Benzerdjeb traitaient des moudjahidine clandestinement dans des cabinets de chirurgie ouverts à Oran avec le déclenchement de la Révolution. Des intervenants ont rappelé les valeurs humaines du Dr. Bensmain qui, outre son travail de médecin, acheminait des vivres, des couvertures, des vêtements et des médicaments aux habitants des zones isolées dont "Reggane", en plus de ses activités bénévoles dans des missions médicales algériennes, notamment pour le pèlerinage (hadj). Les participants ont proposé la baptisation de la nouvelle faculté de Médecine au nom du Dr. Boumediene Bensmain. Né en 1915 à Mostaganem, le Dr. Bensmain a fait ses études de médecine à Marseille (France) et militait au sein du Parti du peuple algérien (PPA). Après la fin de ses études, il a été arrêté sous l'accusation d'atteinte à la sûreté de l'Etat français (distribution de tracts) et fut emprisonné à Paris avant de retourner dans sa ville natale en 1947 où il soignait les pauvres gratuitement. Avec le déclenchement de la Révolution, il ouvrit avec le Dr. Benzerdjeb la clinique de chirurgie (Dar Al-Shifa) à Oran pour soigner les moudjahidine. Il fut également chargé de plusieurs responsabilités par le FLN jusqu'à l'indépendance, pour poursuivre plus tard sa vocation en tant que médecin prenant en charge les nécessiteux surtout dans l'Oranie. Il mourut en avril 1974.