Les électeurs maliens ont commencé à voter dimanche en vue d'élire 147 députés lors d'un scrutin législatif entrant dans le cadre du retour à la légalité constitutionnelle et pour lequel près de 480 listes de candidats sont en lice. Trois mois après la présidentielle, ces législatives maliennes doivent parachever le retour à la légalité constitutionnelle dans un pays toujours fragilisé par le putsch de mars 2012 et la persistance d'une activité terroriste dans le nord du pays. Les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 (locale et GMT) et fermeront à 18H00. Quelque 6,5 millions d'électeurs sont attendus aux urnes pour choisir leurs députés. Initialement prévues en juillet 2012 elles ont été reportées à la suite du coup d'Etat du 21 mars. Les services de la direction générale des élections (DGE) avaient affirmé plus tôt que tout était prêt pour le scrutin législatif, les bulletins étaient au niveau des districts et les listes affichées sur les bureaux de vote. "Nous sommes tout à fait prêts. Nous sommes en train de mettre un dispositif qui permettra aux électeurs de pouvoir connaître leur lieu de vote notamment, le système de consultation par SMS", avait affirmé le général Sangaré qui dirige la DGE. Le scrutin est surveillé par des centaines d'observateurs nationaux et internationaux, dont ceux de l'Union européenne. Un second tour est prévu le 15 décembre si nécessaire. Le président espère une majorité confortable La campagne électorale de trois semaines qui s'est achevée vendredi a peu mobilisé, ce qui pourrait entraîner une baisse du taux de participation par rapport à la présidentielle de juillet/août. Il avait alors tourné autour de 50%, un taux exceptionnel au Mali. La présidentielle avait été largement remportée au second tour, le 11 août, par Ibrahim Boubacar Keïta (dit IBK), face à Soumaïla Cissé qui avait reconnu sa défaite avant même la publication des résultats officiels. Pour ces législatives, l'objectif du parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM), est de donner au chef de l'Etat "une majorité confortable" à l'Assemblée nationale pour lui permettre de mener à bien sa difficile mission de redressement du pays, selon un responsable du RPM, Moussa Diakité. Craintes de violences dans le nord L'incertitude demeure quant au bon déroulement du scrutin à Kidal (nord), berceau des insurgés où règne l'anarchie malgré la présence des forces maliennes, françaises, et de la Minusma (la mission de l'ONU au Mali). Après une accalmie de plusieurs mois, les groupes terroristes qui ont occupé totalement le Nord pendant neuf mois en 2012 avant d'en être en partie chassés par une intervention armée internationale en janvier et toujours en cours, ont repris leurs attaques meurtrières le 28 septembre. Plus de 10 mois après une intervention armée internationale initiée par la France en janvier 2013, ces groupes continuent à mener attaques et attentats dans cette région qui, depuis fin septembre, ont tué une dizaine de soldats maliens et tchadiens et des civils.