Le Conseil de sécurité de l'ONU a estimé que le "vide sécuritaire" en République centrafricaine "nuit" aux opérations de lutte contre l'Armée de résistance du seigneur (LRA), appelant les pays de la région à "redoubler d'efforts" pour combattre cette guérilla, active dans le nord de l'Ouganda. Dans une déclaration unanime, les 15 pays membres du Conseil "se disent gravement préoccupés par le fait que la persistance de l'instabilité et le vide sécuritaire accru en RCA continuent de nuire aux opérations de lutte contre la LRA et contribuent au renforcement de la LRA dans le pays". Le Conseil note aussi "avec préoccupation" que de récentes attaques de la LRA en Centrafrique ont eu lieu "hors de la zone principale d'opérations" de la force de l'Union africaine (UA), chargée de traquer le chef de cette guérilla, Joseph Kony. Il souligne "la nécessité de renforcer la coopération" entre le bureau de l'ONU en RCA, la force de l'UA et la Misca, une force panafricaine chargé de rétablir un semblant d'ordre en Centrafrique. Les membres du Conseil devaient tenir dans l'après-midi des consultations sur les moyens de renforcer la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique). Une force de l'Union africaine, essentiellement des soldats ougandais appuyés par une centaine de membres des forces spéciales américaines, mène depuis 2008 une chasse à l'homme pour retrouver Joseph Kony, recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité. Le Conseil demande à "tous les gouvernements de la région de tenir leurs engagements" dans cette traque, de coopérer avec la CPI et d'enquêter sur les sources de financement illégal de la LRA, notamment le braconnage des éléphants. Active dans le nord de l'Ouganda depuis 1988, la LRA a essaimé depuis 2005 dans le nord-est de la République démocratique du Congo, en Centrafrique et au Soudan du Sud. La RCA connait une insécurité généralisée depuis le renversement, le 24 mars, du régime de François Bozizé par Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka, devenu depuis président. Selon l'ONU, la LRA a tué plus de 100.000 personnes en Afrique centrale ces 25 dernières années. Elle a aussi enlevé de 60.000 à 100.000 enfants, et déplacé 2,5 millions de personnes.