Les intervenants lors de la journée d'étude sur le projet de loi relatif à l'audiovisuel ont appelé à l'amendement de certains articles "jugés importants" afin d'accélérer sa promulgation et la mise en place des cahiers des charges relatifs à l'exercice de l'activité. Les universitaires et professionnels ayant pris part à cette rencontre ont appelé les membres de la Commission de l'information, de la culture et du tourisme de l'Assemblée populaire nationale (APN), qui examine actuellement le texte, à introduire des amendements sur certains articles, notamment ceux ayant trait à la composante de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, la définition de certains concepts et l'élaboration des cahiers de charges relatifs à l'exercice de l'activité. Ainsi, Safouane Hassini, Professeur à l'institut de l'information et de la communication, a suggéré de donner "une définition" à la notion "activité audiovisuelle". Dans sa communication intitulée "impact du projet de loi audiovisuel sur l'exercice de la profession de l'information en Algérie", M. Hassini a proposé de revoir l'article 17 en y ajoutant "la possibilité d'introduire dans les émissions et programmes d'information le langage des signes". Il a recommandé également de revoir le mandat des membres de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel et le fixer à 8 ans de manière à l'harmoniser avec l'article 19, qui stipule que le mandat "est de 4 ans renouvelable". Tout en considérant que ce texte "est un pas vers la régulation du champ audiovisuel en Algérie", il a relevé que le projet "est adressé plus aux chaînes de télévision qu'aux radios". Pour le même intervenant, l'aspect technique est "occulté" et les pouvoirs publics sont appelés à "accélérer la promulgation des cahiers de charges". Intervenant sur le même thème, le journaliste Slimane Bakhlili a appelé, dans un premier temps, au "retrait" du projet de loi, avant de se rétracter, en expliquant qu'il s'agit plutôt de "renvoyer" le texte au ministère (de Communication) pour une éventuelle révision de l'article106 qu'il a qualifié de "très important". M. Bakhlili a souligné qu'il existe aussi d'autres articles à soumettre aux juristes et experts pour examen. De son côté, l'universitaire Morsli Laâredj a estimé qu'il y a eu une "mauvaise compréhension" du contenu du projet et une "confusion" dans certains concepts, précisant que l'Algérie "n'a rien inventé en préconisant une Autorité dont les membres sont désignés". "C'est un organisme d'Etat, et ce mécanisme est en vigueur dans les plus grandes démocraties", a-t-il dit. Par ailleurs, la qualité du contenu a été soulevée dans l'intervention de Mohamed Hazourli, professionnel de l'audiovisuel, qui a recommandé de "ne pas accorder d'autorisation au premier venu", tout se s'interrogeant "si ces chaînes "seraient capables de produire des programmes de qualité répondant aux normes techniques et artistiques de l'heure".